Thierry, le parcours du Tour 2016 dévoilé ce midi au Palais des Congrès est-il moins extrême que celui du Tour 2015 ?
Je ne sais pas si c’était la difficulté qui était extrême l’année dernière. C’était plutôt le dessin qui n’était pas banal. On a beaucoup forcé sur le vent, les petites côtes raides, les pavés, etc. Ici, on entre dans un schéma un peu plus classique malgré le fait que la montagne sera très étalée et qu’il y aura pas mal d’étapes destinées aux grimpeurs. On aura trois semaines très intenses.
Pour vous le Normand, le Grand Départ de la Manche a dû être particulier à tracer…
Le fait de connaître les routes, c’est un avantage. J’ai essayé de tracer ça au mieux pour mettre en avant ma région. On le fait toujours avec beaucoup de conscience, mais pour cette occasion encore plus particulièrement. Cela a été un réel plaisir de tracer des étapes du Tour de France dans ma région presque natale.
Le parcours comprend un contre-la-montre en montagne entre Sallanches et Megève, sur la 18ème étape. Est-ce un format que vous souhaitez retrouver à moyen terme ?
On n’avait pas eu de contre-la-montre en montagne depuis 2004 (NDLR : et l’étape Le Bourg-d’Oisans-L’Alpe d’Huez remportée par Lance Armstrong). Je ne vais pas donner de date pour le prochain. Mais ce sont des exercices qui font partie de l’histoire du vélo. On continuera d’en proposer régulièrement.
En tant qu’ancien coureur, où pensez-vous que le Tour se jouera ?
Je pense qu’au soir du contre-la-montre de la 13ème étape entre Bourg-Saint-Andéol et La Caverne du Pont-d’Arc, on y verra plus clair sur le classement. Il y aura eu le Ventoux la veille et les Pyrénées seront passées. Mais d’un autre côté, il y aura quelques séances de rattrapage derrière. Il ne faudra pas négliger le Jura et bien sûr les Alpes. Rien ne sera perdu à mi-Tour de France.
Avez-vous tenu compte des critiques des sprinteurs qui estimaient ne pas avoir eu assez d’occasions de victoire l’an dernier ?
Lorsqu’on regarde le Tour de France 2015 d’André Greipel, tout le monde n’a pas forcément la même remarque. On peut toutefois considérer que l’on a mis, au minimum, une étape supplémentaire destinée aux sprinteurs.
Sur un tel parcours, quelles sont les chances du vainqueur sortant, Chris Froome ?
Il fait partie des très grands champions qui ont déjà remporté deux Tours de France. Vu la forme qu’il a montrée cette année, je ne vois pas comment on peut ne pas le mettre dans la liste des favoris pour l’année prochaine.
On notera que Fabio Aru, même s’il devrait être au départ du Tour de France, n’était pas présent à la présentation. Comment l’interprétez-vous ?
Je pense que Fabio Aru a beaucoup de progrès à faire et d’expérience à acquérir sur le Tour de France. Venir à la présentation est un début d’acquisition d’expérience. Peut-être le regrettera-t-il sur les routes ?
Propos recueillis à Paris le 20 octobre 2015.