Coureurs et anciens coureurs lors de la présentation du Tour | © Tristan Valentin
Vous arrivez souvent à dénicher des montées ou des finals d’étapes intéressants…
Il y a toujours des petits trucs, parfois un peu moins visibles mais de pouvoir proposer dans les Pyrénées un nouveau col comme le Col de la Hourcère c’est important. Là c’est un test pour voir comment ça se passe, peut-être que d’ici 2-3 ans on ira pour une arrivée. L’étape de Puy Mary est celle qui a le plus fort dénivelé de tout le Tour de France et ce n’est pas un hasard. On est allé chercher des difficultés tout au long de l’étape, avec par exemple le Col de Neronne par le Falgoux, c’est 4 kilomètres à 9% avec des passages à 12% juste avant l’arrivée. C’est ce genre de petit détail qui peut changer toute une étape.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le Col de la Hourcère ?
Je connais ce col depuis longtemps car j’ai vécu à Pau durant toute ma carrière cycliste. Je ne comprends pas pourquoi ce col n’a jamais été sur le Tour de France. C’est une montée qui monte dans une station puis ça bascule, on descend 3-4 kilomètres et on retombe dans le Col du Soudet avant d’arriver au niveau de la Pierre Saint-Martin.
Thierry Gouvenou déjà en reconnaissance | © Capture Twitter
Est-ce une volonté de ne pas avoir d’arrivée en altitude dans les Pyrénées ?
Le massif des Pyrénées sera fait dès la fin de la première semaine, le fait de ne pas mettre d’arrivée au sommet est un choix pour laisser un peu plus d’audace aux coureurs, moins peser sur la course. Et si des coureurs ont prévu d’attaquer ils seront récompensés par les points bonus qu’on a prévu de mettre, au Col de Marie Blanque par exemple. Ça peut faire de l’animation et récompenser les attaquants.
Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur le Col de la Loze ?
Je pense qu’en France y aura l’avant et l’après Col de la Loze, on a l’Alpe d’Huez, le Ventoux mais quand on va reconnaitre le Col de la Loze on entre dans une autre dimension. C’est complètement atypique, on a aucun col comme ça en France. On est à 2300 mètres, ça fait partie des tous grands cols des Alpes. On a une montée traditionnelle jusqu’à la station sur 14 kilomètres réguliers puis à la sortie on emprunte une route qui fait penser à une route de ski de fond, ça monte, ça descend, ça tourne, avec des passages très difficiles jusqu’à 20%. Enfin ça rebascule un petit peu, on ressort dans les alpages avec toujours ses cassures de rythme jusqu’au sommet.
Le Col de la Loze | © TDF
Un seul contre-la-montre, c’est une tendance que vous vouliez avoir sur cette édition 2020 ?
C’est vrai qu’on constate que les chronos font des écarts assez conséquents par rapport aux étapes de montagne. On a envie de trouver l’équilibre entre la distance du contre-la-montre et les écarts qu’on peut s’octroyer en montagne. Il est assez long, quasiment 1 heure de course et il pourrait quand même y avoir des écarts. En dernière semaine le côté fraicheur va plus compter que le côté technicité du contre-la-montre mais il y aura des écarts.
Les étapes escarpées au début, notamment la deuxième, vont faire des écarts pour le maillot jaune. Espérez-vous que l’avant dernière étape fasse basculer le maillot jaune pourquoi pas ?
On espère toujours avoir du suspense jusqu’au bout après en général c’est quand même assez serré. On l’a encore vu cette année, à 4-5 jours de la fin on avait encore 4-5 prétendants. Si on est dans la même situation l’an prochain ce sera intéressant de voir qui seront les perdants et les grands gagnants à la veille de l’arrivée.
Thierry Gouvenou sur le Tour 2019 | © Olivier Perrier
Voulez-vous maintenir les bonus ? Eventuellement les démultiplier ou augmenter les secondes distribuées ?
Non on va rester raisonnable, on ne peut pas demander plus que ce qu’on peut mettre à une étape, c’est une des règles de l’UCI. On ne peut déjà pas aller jusqu’à 10 secondes à la base, l’UCI nous fait une dérogation alors on est content avec ça. On ne veut pas multiplier le nombre de points, mais que ce soit stratégique dans la course. On les positionne à chaque fois au sommet d’un col, d’une côte, dans le final d’une étape pour récompenser les attaquants.
On a vu qu’il n’y aura pas la partie non asphaltée sur le contre-la-montre à La Planche-des-Belles-Filles.
Non car techniquement ce n’était pas gérable, on ne peut pas faire monter les véhicules. Alors on ne peut pas envoyer les coureurs du Tour de France sans assistance sur 1,5 kilomètres comme ça.