Thibaut, après la première étape du Tour de France, dont vous êtes le benjamin cette année, quel est votre premier sentiment ?
J’ai vécu une belle étape. Pour moi, tout ça est assez nouveau. Surtout le fait qu’il y ait autant de monde au bord des routes. C’était une journée grandiose, malgré la nervosité du peloton dans le final avec pas mal de chutes. A titre personnel, j’ai reculé pas mal dans le final, si bien que j’étais mal placé pour aborder la bosse. Entre ceux qui se relèvent et ceux qui pètent, j’ai pris une cassure et perdu 20 secondes. Tant pis, je ne suis pas là pour le général mais pour prendre la température du Tour et travailler pour l’avenir.
Le premier enseignement, c’est qu’il faut toujours être en éveil sur le Tour ?
C’est sûr que ça change des autres courses. Au bout de 10 bornes il y avait déjà eu deux chutes. Il n’y a pas beaucoup de courses où l’on ressent autant de nervosité dans le peloton. Avec les hélicos, la foule, pas toujours respectueuse, il y a beaucoup de choses nouvelles à appréhender. Je suis pressé d’être dans la montagne pour voir la grosse foule.
Votre participation au Tour de France n’était pas tout à fait prévue, comment la ressentez-vous ?
Le Tour, je n’y ai vraiment pensé que deux semaines avant le départ. Ça m’a enlevé pas mal de pression. Je suis en bonne condition. Le principal c’est que l’équipe soit contente de moi et que je réussisse à faire des trucs dans les étapes de montagne.
Samedi, on arrivera à la Planche des Belles Filles, que tu connais bien, que peux-tu nous en dire ?
Ce sera une étape un peu nerveuse sur des routes pas très larges. Avant la Planche, c’est assez vallonné, pas très dur. Je connais par cœur, je serai avantagé, je sais où il faudra être placé à chaque fois. J’espère vraiment aborder la Planche des Belles Filles dans les premiers pour essayer de faire quelque chose. Il faudra être dans les vingt premiers au pied, plus loin ce sera déjà perdu.
Tout le monde parle de la Planche des Belles Filles, mais les descentes qui précèdent sont scabreuses. Ne s’y passera-t-il pas quelque chose ?
Ça dépendra du temps. S’il pleut, ce sera sans doute un bordel dans des descentes sinueuses aux routes pas très larges. Ce sera une étape piégeuse pour les favoris du Tour.
Y aura-t-il des écarts au sommet ?
Pas forcément mais ce sera un beau spectacle quand même, avec des pentes assez spectaculaires et rares sur le Tour. Les pourcentages sont irréguliers, c’est ça qui est dur, et bien souvent au-dessus de 15 %. Ils ont ajouté 400 mètres impressionnants que j’ai déjà gravis deux fois. Je mettrai 39×23 voire 25 dans les parties raides.
A quel titre intervient votre frère dans votre préparation ?
Dans tout ce qui est un peu mental, quand je doute. Il analyse aussi mes fichiers SRM. Il est très complémentaire avec mon entraîneur Jacques Decrion.
Sur le Tour, vous faites chambre avec votre homonyme Cédric Pineau…
C’est ça, je dors avec Cédric. C’est Pineau et Pinot, une histoire qui dure depuis deux ans déjà.
Propos recueillis à Herstal le 1er juillet 2012.