Pouvez-vous présenter rapidement votre équipe ?
Mon nom est Tad Hamilton, j’ai été moi-même coureur au niveau national, aux Etats-Unis quand le cyclisme a commencé à se développer. Avant ça, j’ai fait du VTT au début des années1990. Au début des années 2000, je me suis abimé un genou au snowboard, et je suis revenu au sport cycliste. Depuis 8 ans, je suis directeur sportif d’Exergy. L’équipe est professionnelle depuis 2 ans, après une année en amateurs, et ma carrière a donc accompagné cette progression.
Exergy est votre partenaire, dans quel domaine d’activités est-il impliqué ?
L’activité de la compagnie est l’énergie, principalement l’énergie produite à partir du vent. Nous sommes basés à Boise en Idaho, au nord-ouest des Etats-Unis.
Quelle est la philosophie de votre équipe ?
Nous sommes au niveau continental, au niveau 3. Nous présentons un projet de développement avec un programme de course cohérent. Nous avons pas mal de jeunes coureurs encadrés par des coureurs expérimentés, comme Fred Rodriguez. Le développement de l’équipe se fait au même rythme, alliant le progrès des coureurs et le développement du projet.
Avec une telle démarche, vous envisagez de progresser en pro continental, en WorldTour ?
C’est notre ambition, naturellement. Malgré tout, ici, au Tour du Colorado, les coureurs voient la différence. Je ne pense pas qu’on soit encore prêts à franchir le cap cette année. Pour 2014, c’est ouvert.
Quelle est votre démarche quant aux nationalités dans l’équipe ?
D’abord, de respecter les règles, donc 60% de nos coureurs sont américains, et pour les 40% qui restent, ce sont des coureurs colombiens. Nous avons également Ben Chaddock qui vient du Canada. Nous voulons avoir les meilleurs coureurs possibles. Le sport cycliste est international, nous nous devons donc d’avoir des coureurs d’autres nationalités que la nôtre. Des coureurs étrangers assurent la diversité qui est demandée dans le peloton, et au final, cela améliore la qualité des équipes et l’intérêt des courses. Au total, nous sommes 16 dont 6 coureurs étrangers.
Votre calendrier est axé sur les Etats-Unis et l’Amérique, allez-vous sur d’autres continents ?
L’an dernier, à la fin de saison, nous avons fait le duo normand, c’était intéressant. Normalement, nous faisons quelques courses au Canada, mais la majorité du calendrier est celui des Etats-Unis, les coureurs roulent à la maison. Avec ces épreuves de l’USA Pro Cycling Challenge, les équipes extérieures de niveau supérieur viennent se confronter entre elles et c’est forcément bon pour nous. Pour progresser, ce n’est pas nécessaire d’aller à l’extérieur. La confrontation amène de l’expérience aux coureurs, et également à l’encadrement, ce qui est bon pour le projet.
Quel bilan tirez-vous du Tour de Californie, où vous étiez presque à la maison?
Nous avons performé sur la première étape, avec Freddie Rodriguez sur le podium. A la fin de la semaine, les coureurs étaient entamés. C’est pourquoi, nous ne pouvons être devant tous les jours, nous nous focalisons sur des étapes. Nous étions bien placés dans le classement de la montagne, avec Matt Cooke, et nous visions aussi une étape au sprint avec Freddie Rodriguez. Nous prenons nos responsabilités. Depuis le départ, Matt Cooke, et Serge Tvetcov ont été dans les échappées, et c’est ce que nous voulons. Matt Cooke a 32 ans, c’est un très bon grimpeur, il sait souffrir, c’est un leader par l’exemple. On a besoin de gars comme ça, l’expérience est irremplaçable. C’est le cas de coureurs expérimentés comme Jens Voigt ou George Hincapie.
Quels seront les mouvements dans le team Exergy en 2013 ?
La plupart des coureurs vont rester. Malgré tout, nous souhaitons évoluer vers des courses internationales. Il y aura donc des changements, c’est sûr. Le calendrier va évoluer, nous souhaitons avoir des invitations en Europe, en Amérique du sud. Dès lors, des gars comme Matt Cooke, Freddie Rodriguez, Carlos Alzate seront à nos côtés, avec d’autres pointures.
Propos recueillis à Gunnison, Colorado.