Sylvain, trois jours après votre victoire dans le chrono, vous sembliez dépité dimanche sur le podium du Championnat de France, que vous terminez 2ème…
La déception est forcément grande. Je ne peux pas être content d’une 2ème place. J’aurais aimé faire le doublé, ce n’est pas donné à tout le monde d’être sacré sur la route et en contre-la-montre. Je voulais être le premier qui le fasse. Etre passé si près, c’est une grosse déception. Je suis vraiment déçu, déçu, déçu… Je suis déçu de la façon dont ça s’est déroulé. Ça ne s’est pas joué à grand-chose. C’est le vélo, c’est comme ça. Maintenant la déception va vite être derrière. Je suis quelqu’un qui regarde devant. Sur le moment, je suis déçu, forcément. Mais ça va passer.
Que vous a-t-il manqué pour gagner ?
Ce n’est pas facile de faire exploser la course, quand la FDJ est toujours en surnombre. Ils avaient mis dix coureurs en poursuite ! Avec Jérôme Pineau, on a réussi à faire exploser le groupe mais on est tombés sur un Arthur Vichot qui a bien joué avec son équipe. Avec Tony Gallopin, on passait les relais, lui a dû s’économiser. Pendant toute la course, il a bien géré devant, et je crois qu’on était mieux devant que derrière, où on se bagarrait, où ça frottait. On donnait beaucoup de jus. Je pense qu’Arthur avait encore une certaine fraîcheur dans le final, et c’est ça qui a fait la différence.
Pensez-vous qu’il fallait faire partie de l’échappée matinale pour gagner ?
Etant donné qu’Arthur Vichot en est le seul rescapé, il fallait quand même avoir les jambes pour aller jusqu’au bout. Je suis surtout déçu du premier quart de course, ça n’a pas vraiment été un grand début de championnat. Ça roulait vraiment doucement. Ce n’était pas évident, tactiquement. Quand on a des structures avec une vingtaine de coureurs, ce n’est pas simple d’établir une bonne stratégie. La FDJ a fait une course parfaite, toujours en surnombre. Ça a démoralisé un peu tout le monde, je pense. Mais avec Jérôme, on a quand même réussi à faire exploser la course.
Quand vous êtes rentré sur Arthur, vous attendiez-vous à ce qu’il soit si fort ?
Il avait encore des ressources. Je l’ai tout de suite senti, car j’ai eu un peu de mal à rentrer sur lui, sur la ligne, avec le vent. Il ne passait pas les relais avec moi, je n’allais pas continuer tout seul. Donc on a attendu Tony Gallopin. Quand il nous a rejoints, on a tous les deux collaboré avec lui. Tony était un allié, il était important pour aller le plus loin possible. Il semble qu’Arthur en avait gardé sous la pédale. Il a bien joué.
Le prochain rendez-vous, c’est le Tour de France. Les étapes corses vous parlent-elles ?
Mes objectifs, je les connais, ils sont précis. On arrive dans une période qui est, pour moi, la deuxième partie de saison, et qui est très importante. Pour le Tour, j’ai le meilleur sprinteur dans mon équipe, donc il va y avoir du pain sur la planche. On sera tous dévoué à Mark Cavendish. Tout le monde va jouer le jeu.
Propos recueillis par Elodie Troadec à Lannilis le 23 juin 2013.