Steven, vous aviez remporté deux courses au cours des deux week-ends, mais vous n’êtes pas parvenu à réaliser la passe de trois sur le week-end Coupe de France.
Jamais deux sans trois, c’est ce qu’on dit. Mais les deux courses du week-end étaient plus relevées que mes victoires précédentes. L’objectif était de marquer des points pour remonter au classement par équipes de la Coupe de France et de placer un coureur dans le Top 10. Mais ça ne s’est pas passé comme ça.
Ces deux victoires au GP de Lillers et à Paris-Troyes vous ont-elles permis d’accumuler de la confiance ?
Oui, c’est sûr, gagner deux courses ça fait du bien pour moi et pour l’équipe. On avance plus sereinement que si on n’avait pas de victoire. Nous sommes plus confiants et plus libres dans ce que l’on veut faire en course.
De vos deux victoires, celle à Lillers est d’autant plus particulière que vous l’avez acquise à domicile.
Oui, je suis originaire du Nord. Cela faisait longtemps que mon public réclamait une victoire de moi à Lillers. J’avais fait 3ème l’an dernier. Cette année, j’ai gagné. Tout le monde était aux anges.
Avez-vous changé quelque chose dans votre préparation hivernale pour être plus performant ?
Non, pas grand-chose. Mais d’habitude, tous les ans au mois de février je tombe malade. Ça n’a pas été le cas cette année. On a eu des conditions météo correctes. Tout fait que la forme est montée crescendo. Je devrais tenir jusqu’à fin avril comme cela puis je préparerai les courses du mois de juin.
Aviez-vous coché ce début de saison ?
Non, pas forcément. Mais les classes 2 sont des courses sur lesquelles les équipes continentales se doivent d’être à la hauteur et jouer la gagne. Si on veut gagner des courses, ce sont de belles occasions d’ajouter des victoires au palmarès. On l’a fait et ça a marché. Gagner une classe 1, c’est un ton au-dessus, mais ça reste réalisable. Il y a tellement de circonstances qui peuvent jouer. Il y a aussi beaucoup de concurrence. Tout se joue sur des faits de course.
Vous avez passé l’intégralité de votre carrière longue désormais de huit saisons dans des équipes continentales. N’avez-vous jamais eu la volonté de fréquenter l’échelon supérieur ?
Ce n’est pas vraiment une question de volonté. Je n’ai jamais vraiment eu d’opportunités. Si je suis encore dans le peloton aujourd’hui, c’est que j’aime le vélo, que je veux en faire. Je suis l’un des coureurs les plus anciens dans les équipes continentales. Bien sûr, j’aimerais un jour passer au-dessus, mais rester en 3ème division ne m’a jamais découragé. J’ai eu des contacts, mais ça ne s’est jamais concrétisé.
Vous mettez donc cette expérience à profit des jeunes de l’équipe.
Si on prend l’exemple de Cholet-Pays de Loire, j’en suis à ma huitième participation. C’est du copier-coller au niveau du parcours, au niveau du placement. Alors j’oriente un peu les néo-pros en course. Cela permet de les rassurer. Tout se fait au jour le jour et tout se fait au fil des discussions. Ce que je veux dire, c’est qu’il n’y a pas besoin de réunion pour parler vélo. On le fait à table, dans le bus. Je les mets en confiance. Hier ils étaient lâchés. Peut-être qu’ils gagneront d’ici quinze jours. Chez les pros, c’est tellement difficile qu’à peu de choses près, on peut être soit lâché, soit en tête de course. Il ne faut pas les laisser se décourager et les remotiver.
Cette relation est-elle privilégiée avec Yannis Yssaad, l’un des jeunes sprinteurs de BigMat-Auber 93 ?
Qu’ils soient sprinteurs ou grimpeurs, il n’y a pas de différence dans les affinités. Il sait ce qu’il y a à faire. Je le conseille juste au niveau de son placement. D’être dans les cinq premiers à un moment précis de la course. Mais je ne vais pas le prendre par la main pour le déposer ! Il faut qu’il apprenne les choses sur le terrain et qu’il apprenne aussi par lui même de ses erreurs.
Propos recueillis à Cholet, le 23 mars 2014.