Steven, quel bilan tirez-vous du Tour de France 2016 ?
Nous avons très bien débuté le Tour avec la victoire d’étape à Cherbourg et le maillot jaune de Peter Sagan mais d’un autre côté Alberto Contador est tombé. Dans les Pyrénées, il a dû abandonner mais ça a aussi laissé des opportunités pour que d’autres coureurs s’expriment. Rafal Majka a remporté le maillot à pois et Peter Sagan, qui ramène le maillot vert à Paris pour la cinquième fois, a gagné deux autres étapes à Montpellier et Berne. C’était très beau à voir aussi. Je pense que l’équipe entière a fait une bonne course.
Les résultats que vous évoquez prouvent que la composition de l’équipe a été bien faite…
Oui, nous avions amené une équipe très forte sur le Tour car c’est l’une des principales courses de l’année, l’un des événements les plus importants. C’est bon de voir que même si le meilleur d’entre nous a dû partir, les coureurs ont continué de bien se battre pour des victoires d’étape.
Un autre bon point pour votre équipe est l’échappée de Roman Kreuziger samedi entre Megève et Morzine qui lui a permis de rentrer dans le Top 10 du Tour de France ?
Oui, Roman Kreuziger termine à la 10ème place mais il n’est qu’à quelques secondes de la 7ème. Samedi, c’était la dernière possibilité pour revenir. Il a très bien couru et je ne peux qu’être fier de toute l’équipe. Ils ont toujours essayé d’aller dans les échappées, toujours essayé de se battre pour les victoires d’étape. Je pense que nous avons fait mieux que beaucoup d’autres équipes qui n’ont rien tenté et n’ont fait que perdre du temps.
Pensez-vous que l’arrêt de l’équipe à la fin de la saison ait joué un rôle sur ce Tour de France ?
Je ne pense pas car nous savons que l’équipe disparaît à la fin de la saison depuis décembre 2015. Oleg Tinkoff nous avait dit qu’il arrêterait de sponsoriser. Nous savions tout cela à l’avance donc quand nous sommes venus ici, nous avons continué de fonctionner en équipe et pas comme une somme d’individualités.
Beaucoup de personnes ont trouvé ce Tour de France 2016 ennuyeux, mise à part l’étape remportée par Romain Bardet. Qu’en pensez-vous ?
Je crois que les favoris pour le classement général, mis à part Chris Froome, n’ont pas fait grand-chose sur ce Tour. C’était un peu ennuyeux à regarder. Romain Bardet a attaqué une fois et il a pris la 2ème place du classement. C’est beau, il mérite son podium.
Si vous deviez réformer le vélo, supprimeriez-vous les oreillettes, les capteurs de puissance ou les points UCI ?
Je crois que si vous supprimez les capteurs de puissance, vous obtiendrez des courses différentes. Concernant les oreillettes, on a essayé sur certaines courses mais au final vous avez beau demander à vos coureurs de rouler plus fort, s’ils n’ont plus de jambes, ils n’iront pas plus vite. Cependant, je pense que pour la sécurité, l’oreillette reste très pratique. Quand un coureur crève, il peut nous le signaler et nous pouvons venir rapidement à sa hauteur pour changer sa roue une fois qu’il est en queue de peloton. Sans les oreillettes, ce serait plus difficile et cela créerait des situations dangereuses. Supprimer les capteurs de puissance changerait les choses car les coureurs devraient courir selon leurs sensations.
Propos recueillis à Chantilly le 24 juillet 2016.