Stefano, Peter Sagan a ramené à Paris un troisième maillot vert mais n’a pas obtenu de victoire d’étape. Que lui a-t-il manqué ?
Il ne lui a pas manqué grand-chose en première semaine. Il avait de grandes jambes et la possibilité de gagner mais il lui a fallu composer avec des situations de course qui se sont mises en travers de sa route. A Nancy face à Matteo Trentin, il s’incline pour quelques millimètres. Ce n’est pas faute d’avoir fait le maximum pour gagner en essayant différentes stratégies, mais il est toujours tombé sur plus fort. En se classant neuf fois dans le Top 5 d’une étape, plus deux autres fois dans le Top 10, Peter a démontré qu’il était un très bon coureur. 2ème à Harrogate, 2ème à Londres, 2ème à Nancy, 2ème à Saint-Etienne, 3ème à Nîmes… Il faut croire que ce n’était pas son année !
Physiquement, était-il aussi costaud que l’an passé ?
Oui, très largement. Maintenant il a eu affaire à d’autres adversaires, et surtout des coureurs qui désormais le connaissent bien et l’ont souvent laissé faire la course. C’est la loi du sport. C’est à nous à présent de prendre nos responsabilités, de rouler une partie de la journée, si bien que pour avoir encore du monde autour de Peter Sagan pour le conduire à la victoire dans le final, il nous manque peut-être un petit quelque chose au niveau de l’équipe. Mais Peter est tout aussi costaud. Je l’ai vu partir dans des échappées en montagne sur le Tour quand j’aurais préféré qu’il reste dans le peloton, mais il est comme ça : il veut être dans l’action chaque jour.
Le doute s’est-il néanmoins installé dans sa tête ?
Peter Sagan sait que lorsqu’il prend le départ d’une course, 80 % des coureurs qui sont là dans le peloton ne travailleront pas avec lui. Il sait que c’est à lui de contrôler la course et d’essayer de les battre. Désormais, on sait qu’à l’avenir il faudra tenir compte de cela.
Que retenez-vous de ce Tour de France au titre de l’équipe Cannondale ?
Nous avons fait un beau Tour de France. Peter Sagan a porté le maillot vert du deuxième au dernier jour et a signé onze Tops 10 aux arrivées d’étapes. L’équipe a également très bien répondu en montagne avec Alessandro De Marchi, élu supercombatif. Il a toujours été dans les bonnes échappées, que ce soit dans les Alpes ou les Pyrénées. Lui non plus n’a pas réussi à obtenir mieux qu’une 5ème place à Saint-Lary-Soulan mais il a démontré qu’il était un très bon coureur. Toute l’équipe a bien fonctionné. Elle a été motivée jour après jour et a offert une belle visibilité à Cannondale.
L’avenir de l’équipe Cannondale demeure incertain. Qu’en savez-vous aujourd’hui ?
Actuellement, on ignore quel sera le futur de l’équipe. On a tout entendu, tout lu, mais pour le moment nous n’avons pas de réponse définitive de Cannondale, qui reste le patron de l’équipe, quant à savoir ce qu’il compte faire. Ce qui est sûr c’est que Cannondale sera toujours présent, mais on ne sait pas si la marque se rapprochera d’une autre équipe ou si elle poursuivra seule. De notre côté nous nous concentrons sur la fin de la saison, même si ce n’est pas facile de travailler comme ça. Et la fin de saison passera notamment par la Vuelta avec Peter Sagan et Damiano Caruso pour leaders.
Peter Sagan est en fin de contrat avec Cannondale, mais ce n’est pas le cas de tout le groupe…
En effet, nous avons toujours de beaux noms sous contrat pour 2015. Moreno Moser sera toujours là. Comme Davide Formolo, qui a fait un beau Tour de Suisse en terminant 7ème et a démontré ses qualités. Comme Davide Villella ou Matej Mohoric, qui est champion du monde Espoirs en titre. Nous préparons le futur mais nous verrons ce que compte faire l’équipe.