Simon Guglielmi sur l’étape des Strade Bianche | © Baby Giro
D’un point de vue général quel bilan fais-tu de ta saison pour le moment où les courses à étapes ont été nombreuses avec le Tour du Rwanda, le Tour de Normandie, de Bretagne puis le Rhône-Alpes Isère Tour et les épreuves montagneuses avec la Ronde de l’Isard, le Giro U23, le Tour du Val d’Aoste, le Tour d’Alsace ou encore le Tour de l’Avenir ?
Je suis globalement très content de ma saison car j’ai pu me faire plaisir sur des belles courses par étapes de différents profils. Je n’ai pas gagné mais j’ai obtenu de nombreux maillots distinctifs et des beaux top 10 donc le bilan est très bon, surtout avec le port du maillot jaune sur le Tour de l’Avenir. J’ai pu faire toutes les plus belles épreuves du calendrier espoir pour ma dernière année dans cette catégorie, c’est top. Pour revenir sur le Rwanda au-delà de l’aspect sportif c’était une superbe expérience humaine, avoir cette chance de voyager tout en faisant du vélo c’est génial.
C’était un choix de ta part de beaucoup courir et surtout sur des épreuves à étapes ? Tu penses être un coureur de classement général ou plutôt tu essaies de cibler les étapes ?
J’ai toujours fait beaucoup de jours de courses depuis espoir 1 donc je souhaitais faire une saison riche. La forme était bonne alors j’en ai profité pour beaucoup courir, pour la suite je pense essayer de moins courir afin de mieux cibler des objectifs. Je récupère bien donc je peux jouer les classements généraux mais je reste plus un puncheur qu’un grimpeur alors avec ma pointe de vitesse c’est plus intéressant de viser des étapes. J’adore les étapes à l’usure avec des petites côtes sur la fin.
Tu grimpes bien également, en témoigne ton maillot de meilleur grimpeur sur le Tour d’Alsace en classe 2. Travailles-tu particulièrement la montagne à l’entraînement ?
J’ai génétiquement des qualités de puncheur mais je suis né au pied du Mont du Chat à Chambéry donc j’adore monter des cols. J’ai travaillé la montagne à l’entraînement et j’aime faire des stages avec du dénivelé comme avant le Baby Giro par exemple, où je suis parti quelques jours à La Toussuire. Dans le futur je pense plus axer mon travail sur mes points forts mais je continuerai à monter des cols par plaisir.
Simon Guglielmi en stage à la montagne | © S.Guglielmi
Après une année chez les pros au sein de la Conti Groupama-FDJ as-tu une idée du type de coureurs que tu peux être à l’avenir ?
C’est difficile à dire car moi-même j’ai toujours eu du mal à savoir quel profil de coureur j’avais réellement. Je pense que je pourrais faire mes meilleurs résultats sur des courses de type classique puncheur ou sur les jours des courses par étapes dans ce profil. J’essaye aussi d’être un très bon coéquipier sur tous types de parcours avec ma polyvalence.
Te-voilà sélectionné pour participer au Championnat du Monde sur route Espoirs au Yorkshire. C’était un objectif pour toi ?
Ce sera mon premier Championnat du Monde donc la sélection peut être perçue comme une récompense mais l’objectif est d’être le plus performant possible là-bas. Bien évidemment ça reste la plus belle course de l’année, nous allons être avec les autres catégories et il y a le plus beau des maillots à l’arrivée. En début de saison je souhaitais tout faire pour obtenir ma place.
Par quelles étapes passe ta préparation à la vue de cette échéance ?
Dans un premier temps dès que j’ai appris ma sélection j’ai planifié mes entrainements en fonction de cet objectif avec mon entraîneur Nicolas Boisson. Ensuite nous sommes partis en stage avec l’Equipe de France où nous avons réalisé du travail spécifique puncheur pour le circuit du Yorkshire. Je vais maintenant décortiquer le circuit, analyser la concurrence… En parallèle je mets toutes les chances de mon côté pour arriver au top le jour J avec la récupération, l’alimentation…
Simon Guglielmi avec le maillot jaune sur le Tour de l’Avenir | © Cassandra Donne
Tu as surement entendu parler du circuit, qu’est-ce que cela t’inspire ?
Je suis justement en train de travailler le circuit en détails et il semblerait bien qu’il convienne parfaitement à mes qualités. C’est un circuit qui peut sourire aux coureurs offensifs et j’aime ce genre de courses. Je pense qu’il faudra sortir de sa zone de confort et prendre des risques pour s’imposer.
Vous aurez plusieurs cartes à jouer au sein de l’Equipe de France avec de bons puncheurs, des hommes rapides au sprint… Sais-tu déjà quel pourrait être ton rôle au sein de ce collectif ?
Comme le dit régulièrement Pierre-Yves Chatelon, j’en suis maintenant à plus de 70 jours de courses en sélection, je commence à avoir de l’expérience donc je peux être vu comme capitaine de route. Nous avons une belle équipe avec des coureurs opportunistes. De mon côté je pense que j’aurais comme consigne de faire la course sur le final afin d’essayer de prendre une échappée, en petit comité, j’ai une bonne pointe de vitesse donc cela peut être un réel atout. Nous allons établir la pré-stratégie à Isbergues 5 jours avant, par binôme nous devons analyser le circuit, la concurrence, la stratégie… Je trouve cela bien, ça permet aux coureurs de vraiment s’investir dans la course.
Quel est ton meilleur souvenir de la saison ? et la période la plus délicate ?
Sans hésiter mon maillot jaune au Tour de l’Avenir, j’ai vécu des émotions indescriptibles. C’est pour ce genre de moment que l’ont fait tous ces sacrifices à l’entraînement. Cela représente 0,005% du total mais c’est tellement intense qu’on veut tout faire pour revivre ça. La période difficile serait peut-être en début de saison où la forme était là mais je ne trouvais pas l’ouverture. Ce n’était pas évident mais j’ai su être patient et la chance a tourné.
Par Maëlle Grossetête