Sébastien, que vous a-t-il manqué pour accompagner le bon groupe dans le Carrefour de l’Arbre ?
J’étais mal placé au Carrefour de l’Arbre quand ça a commencé à accélérer. J’étais dans la roue d’Adrien Petit, qui est tombé après avoir accroché un spectateur, et d’Arnaud Démare, qui n’a jamais réussi à boucher le trou. Nous nous sommes retrouvés à 50 mètres. A ce stade de la course, le moindre mètre compte. J’ai essayé de faire l’effort pour rentrer mais c’était trop tard. Je ne pensais pas que ça allait se faire là. Je pensais que la décision se ferait un peu avant ou un peu après. Mais les cassures se sont faites naturellement avec les chutes en plus. C’est comme ça, c’est le vélo. Le point positif, c’est que je sais désormais me préparer pour Paris-Roubaix. Il faudra être encore plus fort l’année prochaine.
Vous êtes resté plus discret sur cette édition mais vous étiez pourtant encore là dans le final…
Cette année, je m’étais dit qu’il fallait anticiper. Sur le vélo, je me suis répété d’attendre car j’ai tendance à mettre des cartouches dans le vent. J’ai attendu, attendu, mais j’aurais sans doute dû y aller quand même à 30 kilomètres de l’arrivée, avant que la course ne se lance vraiment. J’avais opté pour cette tactique-là, elle n’a pas trop fonctionné, même si je fais 14ème quand même.
Regrettez-vous de ne pas être parti avec Tom Boonen ?
Non, même pas. Quand Boonen est parti il y avait encore du beau monde dans le peloton, notamment Fabian Cancellara. Je me suis dit que c’était trop tôt. Je ne me suis pas affolé, j’attendais. Sans être exceptionnel, j’étais capable de suivre quand ça attaquait. Quand Cancellara a attaqué, je me suis dit qu’il fallait commencer à y aller. Il a essayé une fois mais ça n’a pas fonctionné. J’ai pensé que nous étions sur la même fréquence et ça m’a conforté dans le fait d’attendre. Mais en fin de compte je pense que j’aurais dû anticiper malgré tout.
La victoire de Niki Terpstra illustre le gros bloc des Omega Pharma-Quick Step. Les plus forts l’ont emporté ?
Omega Pharma-Quick Step avait démontré depuis le début de saison qu’elle avait le collectif le plus fort. Fabian Cancellara aurait une équipe comme ça, il gagnerait tous les week-ends. S’il renforce son groupe les choses iront certainement encore mieux pour lui.
Et pour vous ?
Les mecs ont été vraiment à la hauteur. Ils ont fait un très beau travail d’équipe, surtout en début de course avec Gediminas Bagdonas, Yauheni Hutarovich et Loyd Mondory, qui m’ont mis dans de bonnes dispositions. Puis Steve Chainel et Sébastien Minard ont roulé pour essayer de rentrer, ça n’a pas fonctionné, alors j’ai attaqué et suis sorti avec un groupe. Les points à améliorer concerneraient plus le final, où nous sommes toujours un peu trop éparpillés. Il faudrait rester un peu plus groupés pour avoir plus de forces sur la fin.
Avez-vous été épargné par les erreurs techniques ?
J’ai fait une petite chute. J’étais sur le haut du pavé, j’ai dû prendre un mauvais pavé qui m’a déporté sur la gauche et j’ai tapé l’avant d’un camping-car. Je suis tombé sur l’herbe donc je n’ai pas eu de dégâts. Mais c’est toujours chiant de tomber.
Vous terminez 14ème, vous aviez fini 10ème l’an passé, 2ème l’année précédente, votre déception est-elle moins grande pour autant ?
La déception est différente. L’an dernier j’avais vraiment anticipé, attaqué, j’avais la patte mais ça n’avait pas fonctionné. J’étais déçu de mon résultat. Cette année j’étais bien mais il m’a manqué un petit truc, même si le point positif c’est que j’étais encore là dans le final. Je vais maintenant enchaîner avec le Grand Prix de Denain, le Tro Bro Leon et couper après la Roue Tourangelle.
Propos recueillis à Roubaix le 13 avril 2014.