Sandy, le contre-la-montre du Critérium du Dauphiné était identique à celui du prochain Tour de France, cela vous inspire quoi ?
C’est vrai que c’est exactement le même que celui qui nous sera proposé sur le Tour, cela nous a permis de faire une nouvelle reconnaisse après celle que nous avions réalisée en stage. Après, c’est certain qu’on n’aura pas les mêmes conditions en juillet. Cela ne fait que trois jours que l’on est sur le Dauphiné alors que sur le Tour le chrono interviendra tout à la fin. Mais c’est bien de le faire, on le connaîtra un peu mieux pour le Tour au cas où on serait ce jour-là à la lutte pour le général, ce sera un avantage. Désormais, on sait vraiment où c’est le plus compliqué.
Aujourd’hui, c’était à bloc en vue du Tour ?
Non, pas seulement en vue du Tour. Je pense que si l’on veut progresser contre-la-montre, que l’on soit bien placé au général ou non, il faut le faire à bloc. Car le jour où on a besoin de le faire à fond parce qu’on est bien classé au classement général, c’est important d’avoir déjà fait ce genre d’exercice dans les mêmes conditions. Aujourd’hui, il faut rappeler qu’on est là aussi en préparation pour le Tour. Mais dans tous les cas, je crois qu’un contre-la-montre ne se néglige jamais.
Comment avez-vous trouvé le parcours ?
C’est difficile, usant, c’est vraiment un beau parcours. Il n’y a pas un seul mètre de plat et en plus de ça, aujourd’hui, il y avait du vent. Et puis la descente de Chamrousse est très rapide, il vaut mieux la connaître car il y a deux-trois virages qui se resserrent, il ne faut pas arriver trop rapidement dedans. Mais sinon c’est vraiment un beau parcours, il faut arriver à bien gérer ses efforts et puis, alors qu’en juillet on pourra se dire que l’arrivée est au sommet de la montée vers le pied de Chamrousse, aujourd’hui ce n’était pas le cas à cause du vent de face présent sur la fin.
Avez-vous vraiment souffert ?
C’était beaucoup plus difficile que sur le papier, d’autant qu’il pleuvait sur une bonne partie du circuit. La pluie a durci les jambes, dans des conditions comme celles-là c’est très compliqué, c’est un parcours vraiment difficile. Pour le Tour, dans la dernière semaine, ce sera très difficile. Ce qui est certain c’est qu’il faudra encore avoir des forces car tout pourra se perdre ce jour-là.
A mi-parcours, comment vivez-vous ce Dauphiné ?
Personnellement, je pensais avoir de meilleures jambes. Du côté de Saint-Pierre-de-Chartreuse ça ne s’est pas très bien passé. Mais c’était une mise en route et je ne suis pas le seul à avoir eu du mal ce jour-là. J’espérais néanmoins pouvoir m’accrocher pour le classement général mais ce n’est pas fini, j’ai perdu du temps mais je vais essayer de faire une bonne fin de Dauphiné.
Le général semble compromis, quel est l’objectif désormais ?
Ce serait bien de gagner une étape. Je pense que l’étape de samedi avec l’arrivée au Collet d’Allevard sera vraiment pour les très bons grimpeurs. Une échappée ce jour-là, je n’y crois pas trop. Mais pourquoi pas vendredi, pourquoi pas dimanche, je pense que ce seront plus ces étapes-là qui seront propices aux baroudeurs.
Parlez-nous de votre coéquipier Thibaut Pinot, piégé mardi…
Mardi on l’a aidé, il n’a pas réussi à garder une roue. Au moment où il a été pris dans la bordure on essayait de le remonter, il a eu un peu de mal à se placer. Après, cela fait aussi partie de l’apprentissage, j’étais un peu comme ça donc j’ai du mal à le critiquer. Il faut simplement arriver à lui faire comprendre qu’il faut toujours être placé, même dans des moments où on n’a pas l’impression que c’est important.
Votre équipe était forcément déçue, Thibaut Pinot avait-il les moyens de très bien figurer au classement général ?
Oui, il avait vraiment de supers jambes. Néanmoins, il faut faire attention, il n’a pas dit son dernier mot. Mais c’est vrai que perdre beaucoup de temps comme ça je crois que c’est un cadeau pour ses adversaires. Il peut encore faire un très grand Dauphiné mais il aurait pu faire encore mieux.
Vous qui le connaissez bien, jusqu’où le voyez-vous aller cette semaine ?
Je pense qu’il peut encore bien remonter au général. Vu les jambes qu’il a, c’est certain qu’il ne se fera pas décrocher comme ça. Il y a encore de quoi faire avec trois arrivées au sommet. Je pense qu’il peut encore rentrer facilement dans les dix premiers. D’autant plus qu’en contre-la-montre il s’est énormément amélioré. Avant il avait tendance à perdre beaucoup de temps sur le plat mais on a vu aujourd’hui que ce n’est plus le cas.
Propos recueillis à Grenoble le 8 juin 2011.