Rui-Alberto, vous avez obtenu votre titre mondial en Italie. Vous faites désormais partie d’une équipe italienne. Est-ce un pays que vous aimez ?
Oui, l’Italie représente quelque chose de très important pour moi. Remporter le Mondial est quelque chose de très grand. Honnêtement, je ne pensais pas pouvoir le faire. J’ai aussi gagné le Tour des Régions chez les Espoirs en 2007. C’est pour cela, l’Italie est un pays qui me plaît beaucoup.
Comment s’est déroulée votre intégration dans votre nouvelle équipe ?
Le plus important est que l’adaptation a été très bonne. Je suis très content de courir pour l’équipe Lampre-Merida. Je dois remercier tout le monde pour le travail effectué. Tout le monde m’aide pour que mon intégration soit plus rapide et j’espère que la saison sera bonne pour tout le monde, comme elle le fut l’an passé. Je me sens bien dans l’équipe. Tout est nouveau, y compris la langue. Quand je suis arrivé, je la comprenais un peu, mais la parler est compliqué. Je peux également dire que l’équipe est entièrement constituée de bonnes personnes qui m’aident. J’espère pouvoir bientôt parler l’italien.
Comment s’est passée votre adaptation à votre nouveau matériel ?
J’aime beaucoup le vélo Merida. Je pensais que mon adaptation allait me prendre un peu de temps, mais je me suis très bien habitué et tout fonctionne parfaitement. Je dois remercier le travail que Merida a fait avec moi. Il n’y a pas que le cadre qui a changé, mais, également tout le reste. Je suis passé de Campagnolo à Shimano et Rotor et cela me convient. Je crois que ces éléments seront importants pour mon évolution.
Vous avez débuté votre saison à Dubaï. Est-ce la bonne course de reprise ?
Oui, le début de saison est différent cette année. Habituellement, je commençais au Challenge de Majorque. Cette fois, je l’ai fait à Dubaï, une nouvelle course. La météo était bonne contrairement aux conditions en Europe, où l’entraînement est rendu plus difficile à cause des températures plus basses. À Dubaï, j’ai fait du bon travail et cela se voit.
Ressentez-vous une certaine pression avec ce maillot arc-en-ciel sur les épaules ?
Ce maillot est une grande responsabilité, mais le plus important est d’en profiter à fond jusqu’à la fin de l’année. J’espère que tout se passera bien pour nous. Je vais courir chez moi au Tour d’Algarve et j’espère faire quelque chose de bien. Avec ce maillot, tu es plus visible. C’est certain, je serai plus contrôlé. Ce sera plus difficile, mais j’espère pouvoir gagner quelque chose cette année.
En 2014 vous viserez le Tour de France. Quels seront vos objectifs : les victoires d’étape ou le général ?
Cette année est un peu différente des autres. L’équipe parie sur moi en tant que chef de file pour le Tour et nous allons voir jusqu’où je peux arriver. J’essaierai de viser le général. C’est compliqué d’être avec les meilleurs. D’abord, il faut passer la première semaine de course, ce qui est compliqué. Ensuite, nous verrons jour après jour.
Alberto Contador et Christopher Froome changeront leur programme pour préparer le Tour de France. Ferez-vous la même chose ?
Ce que font les autres ne m’intéresse pas vraiment. Je dois suivre mes plans et, si chaque année, je suis un peu plus fort, je dois continuer à suivre ce chemin.
Qu’en est-il des classiques ardennaises ?
Je ne peux pas cacher que j’adore ces classiques. Ce sont des courses qui me conviennent très bien. L’année passée, j’ai intégré le Top 10 de Liège-Bastogne-Liège (NDLR : il termine 9ème), tout près du groupe de tête. Avec le temps, j’espère être parmi les meilleurs et monter sur le podium.
Comment anticipez-vous votre participation au Tour d’Algarve, chez vous, au Portugal ?
Être champion du monde et courir au Portugal sera un moment très spécial. J’ai beaucoup d’amis en Algarve et il y aura beaucoup de supporters qui n’ont jamais vécu un moment comme celui-ci. C’est la première fois que nous, les Portugais, avons un champion du monde et cela rend cette année différente des autres. Pour moi, le Tour d’Algarve, ce n’est pas nouveau. Je l’ai déjà couru de nombreuses fois, mais, ce sera malgré tout une nouveauté avec ce maillot. J’espère juste pouvoir faire plaisir aux gens.
Pensez-vous que le cyclisme portugais peut décoller grâce à votre titre ?
Le Portugal est un petit pays où il n’y a pas beaucoup de cyclistes. Habituellement, on dit qu’au Portugal, nous sommes peu nombreux, mais bons. Quand une opportunité se présente, il faut savoir la saisir. Je dois remercier tous les clubs et les équipes dans lesquels j’ai couru et, spécialement, la fédération portugaise de cyclisme pour le travail qu’elle a fait avec moi. Je suis ce que je suis, en grande partie grâce à eux. Ma position actuelle est liée aux courses que j’ai courues à l’étranger en Espoirs : le Tour des Régions, le Tour de l’Avenir. Tout cela, je le dois aux gens qui m’ont aidé.
Propos recueillis le 14 février 2014 à Alcudia. Avec l’aimable participation de Jérôme Leroy.