Rudy, lors de la présentation de Roubaix Lille Métropole hier, Cyrille Guimard a dit de vous que vous pourriez devenir le quatrième sprinteur français derrière Nacer Bouhanni, Bryan Coquard et Arnaud Démare. Cela vous met-il une certaine pression ?
Venant d’une personne comme Cyrille Guimard c’est valorisant. Maintenant, il va falloir travailler et encore travailler. On fera déjà les comptes après le mois de février. Il y aura de belles courses qui seront passées et notamment des arrivées au sprint. On verra à ce moment-là. Bien sûr, il y a de la pression, mais c’est de la bonne pression. On me laisse le temps de faire mon boulot correctement. Il y aura des gars qui seront là pour moi. Ça aussi c’est très valorisant.
Cette année, l’équipe a misé sur des hommes rapides pour gagner et vous en faites partie.
L’an dernier, l’équipe a fait de très belles prestations en se montrant très offensive, mais au final, les résultats ne sont pas ceux que l’on aurait pu attendre. Ils m’ont recruté justement pour aller chercher ces résultats. Je vais tout faire pour.
Pourquoi avoir choisi l’équipe Roubaix Lille Métropole pour passer professionnel ?
Ce qui a fait pencher la balance pour Roubaix, c’est que j’aurai ma chance tous les week-ends. On me donnait l’opportunité de faire ma place. De pouvoir m’exprimer et d’aller chercher mes résultats. C’est ce qui a pesé pour faire mon choix. Il y a aussi la proximité. Je suis à deux heures de la maison (NDLR : il est né à Beauvais), c’est beaucoup plus facile.
Votre stage l’an dernier avec une 6ème place à Paris-Bourges vous rend-il confiant ?
Bien sûr. Je pars déjà avec un plus. Je connaissais déjà l’équipe grâce à ce stage, mais l’équipe a été renouvelée à 70 %. Ce n’est que du positif. L’encadrement n’a pas beaucoup changé. J’ai déjà mes marques. Je pense que cela me facilitera la tâche.
Vous passerez d’une équipe amateur très structurée à une équipe continentale. Cela limite-t-il la grandeur de la marche entre les rangs amateurs et les rangs professionnels ?
Peut-être. Mais j’ai déjà l’impression que le fossé est énorme. Les courses vont être d’un niveau nettement supérieur. Il ne faut pas se prendre la tête. On va déjà faire le début de saison et on fera les comptes après.
Quel type de sprinteur pensez-vous être ?
Je préfère vraiment les sprints massifs en peloton. Peut-être que j’aurai une spécialité en fin de saison, mais pour l’instant je ne suis pas encore fixé. Je sais que chez les amateurs, j’étais mieux sur les arrivées massives quand cela n’avait pas trop bagarré. Je pense que ce sera similaire cette année.
Que pouvez-vous apprendre d’un coureur comme Maxime Vantomme ?
Il a passé trois ans chez Katusha. Il a été un super coéquipier. C’est quelqu’un qu’il faudra écouter, un capitaine de route. Non seulement il a de l’expérience, mais en plus il est très fort. Ce ne sera que du positif pour nous.
Quel souvenir gardez-vous de votre saison 2013 pleine de succès ?
Le plus beau souvenir est partagé entre ma première victoire sur une classe 2.2 à Paris-Arras et ma victoire finale sur le Challenge National Espoirs que j’avais préparé avec mon entraîneur Hervé Boussard. Le fait de gagner était un bel hommage. Cette victoire est plus marquante du fait de ce qu’il s’est passé. Hervé était mon entraîneur depuis mon passage au Team Wasquehal Junior. On était très souvent en contact. Apprendre son décès a été un choc. Je vais repartir sur de nouvelles bases. J’espère que ça va marcher comme cela a marché avec lui. Aujourd’hui, je travaille beaucoup avec le directeur sportif de Roubaix Lille Métropole, Frédéric Delcambre. On essaye de peaufiner au mieux les entraînements et les courses. Sans brûler les étapes car je n’ai que 21 ans.
Quel sera votre programme pour vos premiers pas chez les professionnels ?
Pour l’instant, je vais enchaîner le GP La Marseillaise, l’Etoile de Bessèges et le Tour Méditerranéen. Ce sera suivi de Kuurne-Bruxelles-Kuurne, et du Samyn. Plus tard, il y aura le Tour de la Somme, le Tour de Picardie et Paris-Arras.
Propos recueillis le 22 janvier 2014 à Saint-André-lez-Lille.