Romain, Jean-René Bernaudeau vous a clairement désigné cette saison comme l’un des quatre piliers de l’équipe. Comment endossez-vous cette nouvelle responsabilité ?
Le gros leader de l’équipe, c’est surtout Bryan Coquard pour les sprints. Maintenant, Jean-René compte me transmettre un peu plus de responsabilités dans les courses par étapes. Je sais que j’ai encore beaucoup à démontrer. Mais c’est l’occasion de se responsabiliser. C’est un défi qui doit m’inviter à en faire encore plus.
Le départ de Pierre Rolland fait-il reposer davantage de poids sur vos épaules ?
J’ai beaucoup appris aux côtés de Pierre. Il m’a beaucoup apporté. Qu’il soit là ou pas, ce n’est pas forcément le déterminant. Je vais sans doute avoir davantage de libertés désormais mais c’est à moi de prouver ce que je vaux. J’ai le sentiment de repartir à zéro et j’ai à cœur de démontrer que je peux honorer les responsabilités qu’on m’accorde. C’est une pression positive. J’aime évoluer quoi qu’il arrive. Le jour où je n’aurai plus envie de progresser, j’arrêterai le vélo. Tout ça est une bonne chose. C’est avant tout l’occasion d’être un peu plus ambitieux.
Vous aviez terminé 13ème du Tour d’Espagne en 2014, vous avez confirmé le Top 15 en terminant 15ème en 2015. Que retenez-vous de cette année passée ?
J’ai réalisé une saison positive dans l’ensemble. J’ai rejoint l’équipe de Jean-René Bernaudeau en 2014 et il m’a permis de bien relancer ma carrière. Je me suis épanoui au sein du groupe, j’ai repris davantage de confiance. Maintenant, si je repars à zéro cette année avec de nouvelles responsabilités, il m’appartient de me servir des deux dernières saisons durant lesquelles j’ai couru des courses importantes et emmagasiné de la confiance. C’est maintenant qu’il me faut continuer ma progression.
Sur quelles courses vous attend-on chez Direct Energie ?
Sur les courses par étapes et les Grands Tours. Mon premier objectif sera d’être en forme pour le Tour de France (NDLR : 33ème en 2015 et 7ème de l’étape qui menait au Plateau de Beille). Avec Direct Energie, nous sommes vraiment motivés pour faire le Tour d’Espagne. L’idée, ce serait vraiment de faire les deux à 100 %. Ce sera le moment charnière de ma saison. Il me faudra arriver le plus fort possible à ce moment-là. Pour moi, chaque compétition est importante, mais je vais essayer de garder de la fraîcheur pour cette fin de saison.
Comment va s’articuler votre calendrier pour aborder la deuxième partie de saison avec cet état de fraîcheur ?
Je vais reprendre la compétition plus tard que d’habitude, au Tour de la Provence du 23 au 25 février. Ensuite, je ne courrai pas avant le Critérium International les 26 et 27 mars. Il va falloir être patient. J’aime bien courir mais c’est aussi l’occasion de réaliser des bases plus solides durant la trêve hivernale.
Et de travailler vos lacunes ?
Chaque année, on se connaît mieux et on essaie de travailler ses points forts mais aussi ses lacunes bien entendu. Je suis suivi par un entraîneur personnel avec l’accord de Jean-René Bernaudeau. Cela fait deux ans que nous travaillons ensemble, nous communiquons tous les jours et nous avons une relation de confiance, ce qui est important pour progresser. J’essaie de varier mon travail, de travailler mes points faibles. Je bosse notamment sur des efforts un peu plus courts qui me font défaut et qui pourraient me servir dans les débuts d’ascension ou même les contre-la-montre un peu plus courts.
Propos recueillis à Paris le 15 janvier 2016.