Romain, vous gagnez la quatrième étape du Tour Med, prédestinée aux puncheurs. Comment l’avez-vous préparée ?
J’ai à nouveau regardé le final sur Google pour bien appréhender les derniers kilomètres. En plus de cela, j’ai pu bénéficier au départ de quelques informations de la part d’un membre du comité d’organisation. Ca m’a suffi pour gérer mon final, dans lequel il fallait avoir de la moelle. Appollonio a probablement lancé le sprint de trop loin et j’ai réussi à le dépasser.
Vous obtenez trois victoires de suite dans des conditions à chaque fois différente, c’est magnifique ?
C’est vrai que j’ai réussi à m’adapter au terrain. Je suis bien resté dans les roues, c’était très houleux. Je me suis fait avoir sur certains ronds-points où, de position de tête je me suis retrouvé en fin de peloton, mais j’ai su gérer.
Cette troisième victoire de suite vous confirme comme le meilleur sprinteur français…
Oui, encore que c’était un sprint un peu spécial car l’affaire de gars rapides en bosse. J’avais pronostiqué Jérémie Galland ou Davide Appollonio et ils sont tous les deux près de moi à l’arrivée donc je ne m’étais pas trompé.
Avez-vous marqué une roue particulière ?
J’ai vraiment essayé de ne pas stresser dans le final. Je suis resté en queue de paquet jusqu’à 10 kilomètres de l’arrivée, puis j’ai voulu me replacer avant la dernière montée.
Et alors ?
J’ai choisi de retarder la production de mon effort au dernier moment. Quand j’ai vu que Thomas Voeckler y allait, j’ai bouché le trou un peu à contretemps et j’ai dû y laisser un peu de forces. Après, je suis rentré sur Jérémie Galland et Davide Appollonio a lancé le sprint. Je me suis dit « accroche cette roue, c’est la bonne » et je l’ai dépassé à 50 mètres du but.
Qu’est-ce que représentent ces trois victoires d’étape au Tour Méditerranéen ?
C’est génial. C’est le rêve d’un coureur de marcher toute une saison. Là ce n’est que le début mais ça part bien. Et comme en général je suis fort en fin de saison… On verra.
Cette victoire devant toute la famille, qui a fait le déplacement, doit vous rendre heureux ?
Oui, c’est clair. Toute la famille est venue, à commencer par mon frère Brice qui est rentré de Majorque et est passé me voir. Mon épouse Amélie et mon petit garçon, Andrea, qui a 2 mois, sont venus le premier jour. Mais j’ai gagné le sprint du peloton, donc pas pour la gagne. Ils sont revenus sur cette arrivée de costauds et je suis content. C’est super !
Que doit-on espérer de vous dans l’étape finale du Mont Faron ?
Il ne faut rien espérer de moi ou pour moi mais espérer une bonne place pour l’équipe au général et pourquoi pas gagner la victoire d’étape. Je suis sprinteur donc à Biot ça passait encore mais le Faron sera beaucoup trop long. Je vais essayer de suivre un peu les premiers, de me battre, et d’essayer de replace Wouter Poels, qui est un vrai grimpeur.
Quoi qu’il arrive, vous aurez marqué ce Tour Méditerranéen ?
Trois étapes, c’est vraiment bien. Je suis heureux et je n’en demandais pas tant !
Propos recueillis à Biot le 12 février 2011.