Romain, devrez-vous réprimer votre instinct d’attaquant sur ce Tour de France pour protéger au mieux Jean-Christophe Péraud ?
Bien évidemment, l’objectif est de protéger Jean-Christophe pour son bon classement général. J’espère être pour lui un bon atout dans la montagne. Il n’empêche que j’aurai des ambitions sur certaines étapes en prenant les échappées de loin et en essayant d’anticiper pour décrocher une victoire d’étape. C’est tout à fait compatible avec les ambitions de Jean-Christophe puisqu’il est toujours bon d’avoir des hommes à l’avant quand l’échappée est reprise et avoir un appui le plus longtemps possible.
Pourrait-on vous voir parmi les premiers attaquants dès aujourd’hui ?
Non, ça ne m’inspire pas vraiment. Il y a peu de chances que cette échappée aille au bout. Celui qui remportera cette étape portera le maillot jaune et il y aura pléthore de sprinteurs. Donc ça va beaucoup bagarrer dans le final. Les deux suivantes me conviennent davantage. Dès demain, on grimpe à 1500 mètres d’altitude et je ne pense pas qu’on basculera à 198 coureurs. Sur la troisième étape, les routes sont très étroites. Ça va batailler longuement pour prendre la bonne échappée. Ceux qui seront devant feront presque moins d’efforts que dans le peloton. Les Calanques de Piana sont très belles, mais à cet endroit, on sera en file indienne. Il vaudra peut-être mieux être à l’avant ce jour-là.
Comment avez-vous trouvé la cérémonie de présentation des équipes ?
C’était surtout impressionnant. Les infrastructures déployées et mises en place étaient vraiment bluffantes. Ça donne des frissons quand on monte sur le podium présenté par Daniel Mangeas. On sent que c’est vraiment une autre dimension.
Les années précédentes vous étiez sujet aux problèmes tendineux. Depuis que vous avez changé de chaussures, vous n’avez plus aucun souci…
C’est un peu plus compliqué que cela. J’ai eu un problème au pied l’an passé à cause d’un mauvais réglage de cales. C’était une erreur de ma part. J’ai aussi tendance à avoir les pieds qui gonflent un peu, il me faut donc une chaussure un peu plus large et j’ai su corriger cela grâce à la marque Giro. Maintenant je me sens mieux.
Comment êtes-vous arrivé à cette solution ?
Ça a vraiment été une négligence de ma part puisque j’ai évité une chute en sortant le pied, mais en limant une cale qui était totalement neuve. Du coup, ça a créé un déséquilibre. J’ai fait tout le Tour de Californie, les sept étapes, avec cette cale abimée. J’ai une bursite sous le pied qui s’est développée à cause de cela. J’ai fait les démarches avec Giro pour trouver une solution, sur les conseils de mon coéquipier Hubert Dupont qui travaille avec eux depuis pas mal d’années. Je cherchais une chaussure esthétique, assez plate et large sur l’avant du pied. Je suis avec le modèle de montagne pour le Tour de France qui est assez légère. Ça me permet d’optimiser sur le poids également. J’évite de trop changer de chaussures en saison. Même si les semelles sont identiques, il y a une petite différence au niveau du serrage. On sent vite la différence. J’ai donc tendance à rouler avec le modèle Pro Light durant toute la saison pour ce gain de poids, même s’il est minime. Vu le nombre de coups de pédales que l’on donne, ça peut peser dans la balance à la fin.
Avez-vous des semelles thermoformées ?
Non, même pas. Giro me propose des semelles avec des renforts sous la voute plantaire qui assurent un maintien optimal. Grâce à ces semelles d’usine, j’ai trouvé un confort optimal pour moi, sans avoir besoin d’opter pour des semelles orthopédiques.
Propos recueillis à Porto-Vecchio le 28 juin 2013.