Romain, vous participez actuellement au Tour de Californie. C’est votre première découverte des Etats-Unis, quelles ont été vos premières impressions ?
C’est une chance de pouvoir découvrir les Etats-Unis, a fortiori en tant que coureur, pour la course cycliste la plus importante du calendrier continental américain. Je dois dire que le pays est assez proche de ce qui fonde notre imaginaire commun fondé sur reportages et autres séries télévisées qui nous parviennent en Europe. En somme, immenses avenues parallèles parsemées de fast-foods où roulent des gros 4×4, school bus jaunes et autres patrol de polices aux haut-parleurs imposants.
Comment s’est passé le voyage et la réception du matériel ?
Le voyage s’est bien passé. Onze heures de vol ont été nécessaires pour rallier San Francisco, il a fallu tant bien que mal essayer de se mettre dès que possible à l’heure locale, à savoir attaquer une nuit dans l’avion en pleine matinée à l’heure française ! L’acclimatation s’est faite progressivement par des petites sorties de vélo pour ne pas fatiguer davantage l’organisme qu’il ne l’est déjà pour faire face à ce bouleversement du cycle quotidien.
Les voitures et camions de l’équipe n’ont pas fait le voyage. Comment vous adaptez-vous ?
Les voitures et camions sont fournis par l’organisation. L’équipe a loué un spacieux motor-home pour notre confort, afin qu’on soit dans les meilleures conditions pré et post étapes.
La météo est souvent capricieuse sur la Californie, le craignez-vous ou, au contraire, êtes-vous prêt pour toutes les conditions ?
L’an passé, une étape avait été annulée pour cause de neige. Cette année encore on monte à plus de 2200 mètres d’altitude en milieu de semaine, mais quoi qu’il en soit, après le dernier Tour de Catalogne, je suis paré à tous types d’intempéries ! Du moins je souhaite qu’on n’en arrive pas là pour notre santé !
Quel est le rôle qui vous a été affecté sur l’épreuve ?
Je suis ici en phase de reprise à la suite d’une coupure après le Tour de Turquie. Mon rôle sera de cibler quelques étapes pour essayer de jouer la victoire et le reste du temps d’épauler notre leader Nicolas Roche, ambitieux pour le classement général.
Est-ce que la Californie, où les Ag2r La Mondiale sont moins attendus donc plus susceptibles de rouler libérés, pourrait être la course où vous débloquerez le compteur ?
Oui, c’est aussi tout l’intérêt de ce voyage outre-Atlantique, loin de la pression qu’on peut palper en Europe. C’est l’idéal pour travailler collectivement dans le but ultime de lever les bras. Nous sommes tous les huit concentrés sur cet objectif.
Comment s’est déroulée votre première étape ?
La première étape état déjà assez compliquée en termes de relief, ce qui nous a valu de fournir les premiers vrais efforts depuis notre arrivée. L’organisme ayant besoin d’un temps d’adaptation, des sensations moyennes m’ont accompagné durant cette étape. J’espère que ça va bien se débloquer pour la suite. J’étais chargé d’emmener Nicolas Roche pour le sprint, malheureusement il a chuté dans le final, ce qui nous a désorganisés. Le collectif a très bien fonctionné avec Maxime Bouet à l’avant et les six autres coureurs auprès de notre leader. Cet esprit est selon moi la clé du succès pour la suite !
Propos recueillis le 13 mai 2012.