Rohan, vous avez remporté le Tour de la Provence après vous être défendu avec brio dans la montée de Notre-Dame-de-la-Garde. Décrivez-nous votre final.
C’était une petite surprise. Nous avions étudié le profil et cette montée ne paraissait pas aussi pentue. Il y avait un petit replat à 600 mètres de l’arrivée, ce qui fait que le pourcentage moyen était en deçà de la réalité. C’était une montée difficile. J’étais sur le grand plateau toute la montée. Et même si j’ai parfois ressenti le besoin de mettre le petit plateau, je ne l’ai pas fait, car j’aurais ralenti. Je n’ai donc pas pu reprendre Mattia Cattaneo. Mais il a pu remporter l’étape et moi le classement général.
À quoi avez-vous pensé quand Mattia Catteneo a attaqué dans la Gineste ?
J’étais un peu nerveux. Je n’étais pas certain que nous puissions le reprendre. Il avait encore 14 secondes d’avance à 1500 mètres de l’arrivée. Je savais que ce ne serait pas facile. C’était un effort intense. Je suis ravi que cela ait fonctionné. Ça a été serré tous les jours. Avec seulement trois étapes, il n’y a pas de temps à perdre. Il fallait faire le mouvement décisif au bon moment.
Avant la montée finale, le positionnement était on ne peut plus important.
Oui, ça a durement bataillé pour être en bonne position. Nous évoluions sur une route large et il y avait assez de place pour que tout le monde tente de remonter. Ça s’est poursuivi au début de la montée. C’était une petite perte d’énergie, mais ça s’est bien passé. J’avais les jambes pour remonter, emmener le peloton et réduire l’écart sur l’homme de tête.
Cette victoire vous rend-elle confiant pour la suite de votre saison ?
Je suis ravi de la forme que j’ai affichée au Tour de la Provence. Je ne suis généralement pas dans ma meilleure condition lors des premières courses en Europe. Cette course me donne forcément beaucoup de confiance pour mes futurs objectifs cette saison.
Le contre-la-montre marseillais du prochain Tour de France passera également par la montée de Notre-Dame-de-la-Garde. Selon vous, qui pourraient être les favoris d’un contre-la-montre de ce type ?
On peut difficilement surpasser un coureur comme Chris Froome. Surtout à la veille de l’arrivée à Paris. À ce stade, il sera sans doute l’un des meilleurs, voire le meilleur coureur de contre-la-montre. Mais je dois aussi nommer mon coéquipier Richie Porte. C’est un rouleur exceptionnel, il m’a battu aux Championnats d’Australie en 2015. Ceux qui se battront pour le classement général seront plus forts sur cette étape que les purs spécialistes.
Et vous ?
Pour tout vous dire, je n’ai pas vraiment regardé le parcours puisque je suis réserviste pour le Tour dans l’équipe BMC Racing Team. Mon objectif principal cette année, c’est le Giro. Je veux savoir quelles sont mes limites sur trois semaines et apprendre à être un coureur de Grand Tour. C’est une approche complètement différente des courses d’une semaine.