Alors Rémi, vos premiers sentiments après ce chrono…
J’ai fait le maximum, je savais que c’était un parcours qui m’avantageait moins que dimanche mais je me suis battu avec les jambes. J’avais de bonnes sensations sur un chrono long comme ça avec beaucoup de plat sur le final. Je pense que j’ai perdu du temps dans les 25 derniers kilomètres, mais je suis quand même assez content de ma performance. Je vais participer au championnat de France de contre-la-montre donc c’est un bon test sur une distance de 50 km.
Justement qu’est ce qui était le plus dur ? Le vent, la distance ou le macadam qui ne rendait pas très bien ?
Le vent, le macadam c’est pareil pour tout le monde. C’est pas un problème. Le plus dur, c’est que l’on fait rarement des contre-la-montre aussi longs qui dépassent une heure comme aujourd’hui. Je suis plus à l’aise sur des efforts de dix, quinze, vingt minutes comme il y a eu sur le prologue ou sur le chrono de Monaco du Tour. Ca allait mais c’est vrai qu’à la fin je pense que j’ai perdu du temps quand même. C’est difficile à gérer, on ne sait pas trop à quel moment il faut vraiment tout donner et c’est dur après de tenir la distance.
C’est un chrono typique du dernier week-end du Tour de France. C’est presque trop long à cette époque là de la saison ?
Le dernier chrono du Tour de France, c’est vraiment ceux qui jouent dans les vingt premiers du classement général qui le font à fond. Les autres ils ont la parade, c’est pas trop important, alors qu’ici sur le Dauphiné ça peut être important pour le classement général ensuite.
Les roues lenticulaires, c’était un avantage ou pénalisant finalement avec ce vent ?
C’était un avantage quand même parce qu’il y a une telle inertie quand il faut rouler à 60 km/h dans le final vent de dos. Si on n’a pas de roue lenticulaire on perd trop de temps. Mais c’est vrai qu’il faut être vigilant lorsqu’il y a des rafales de vent surtout sur la roue avant qui est profilée. La roue arrière on a le poids du corps dessus donc ça ne bouge pas trop.
Est-ce que vous aviez reconnu le parcours ?
Oui j’étais venu la semaine dernière. J’habite à une cinquantaine de kilomètres d’ici donc j’ai pu le reconnaître la semaine dernière. Ca m’a permis de rester un peu plus au repos ce matin et hier soir pendant que les autres reconnaissaient le parcours.
On voit que vous avez une ceinture cardio. Sur quel rythme cardiaque êtes-vous sur un parcours comme celui ci ?
Là je me suis bien livré, j’avais le cœur qui montait bien. C’est signe que je suis pas encore trop fatigué après quatre jours de course. J’étais entre 175 et 180 pulsations par minute pendant une heure. C’était un effort assez violent tout le long.
Et maintenant, comment appréhendez-vous les derniers jours, les parcours montagneux ?
C’est vrai que c’est ma première course qui passe en haute montagne de la saison donc c’est un peu le point d’interrogation. Demain dès la montée de Risoul on va voir comment ça se passe et comment réagissent les jambes. Ca va dicter mes ambitions pour les jours qui restent. Est-ce que je suis capable d’accrocher les meilleurs ou si je prends du recul je tenterai plutôt des échappées et des victoires d’étape.
Avec Cofidis vous avez fait le stage à Risoul, donc vous allez savoir quand est ce qu’il faut mettre le grand plateau dans la dernière bosse…
Si j’arrive à mettre le grand plateau dans la dernière bosse, c’est bon signe !
Mais sérieusement, comment jugez-vous cette ascension ?
C’est un avantage d’être allé à Risoul. D’être bien accueilli pour un stage pour travailler sur les premiers cols de la saison et connaître la montée. En plus la montée est un peu irrégulière, donc ça permet de connaître les passages difficiles et ceux plus roulants où l’on peut s’accrocher dans les roues.
Vous voyez de gros écarts sur une montée comme celle là ?
Oui quand même. C’est pas une montée du style de l’Alpe d’Huez, mais dans les quatre, cinq derniers kilomètres, quand les costauds vont bagarrer dans les forts pourcentages il peut y avoir des écarts et un homme seul qui arrive.
Propos recueillis le 9 juin à Sorgues.