Quentin, vous avez décidé de rejoindre l’équipe Roubaix Lille Métropole. Pourquoi ce choix ?
C’est mon agent qui a mené les négociations. Il a vu avec plusieurs équipes. J’ai posé le pour et le contre avec lui. Il m’a conseillé l’équipe Roubaix Lille Métropole et je lui fais entièrement confiance. Ce qui a pesé aussi, c’est la proximité par rapport à chez moi. Au vu de l’équipe que nous avons cette année, je pense que c’est vraiment un bon choix. On est plus une bande de potes qu’une équipe parce que l’on est vraiment proches. Je pense que c’est cela qui fera la différence cette année.
Quelles sont les autres propositions que vous avez reçues ?
J’avais des pistes aux Pays-Bas, en Belgique, en République Tchèque et en France. J’avais plusieurs propositions, mais après réflexion, je pense que Roubaix était la meilleure solution pour moi, vu mon statut de néo-pro. L’équipe a un très bon programme cette année. Cela va me permettre d’apprendre beaucoup. Je suis entièrement satisfait de mon choix et je ne regrette rien du tout.
À la fin de l’année 2012, vous sembliez pourtant faire le choix de vous concentrer sur le cyclo-cross en rejoignant BKCP-Powerplus. Pourquoi un tel revirement de situation ?
J’ai signé avec BKCP-Powerplus pour un an pour disputer la saison de route. C’est justement en disputant les épreuves route à haut niveau lors de mon stage avec Argos-Shimano que je me suis rendu compte que j’y avais pris goût. Je voulais donc m’orienter vers la route, sans pour autant oublier le cyclo-cross qui reste mon domaine de prédilection. Je vais donc essayer de me focaliser sur la route, tout en faisant du cyclo-cross l’hiver « pour m’amuser. »
Vous ne suivrez donc pas la voie de Clément Venturini, passé pro chez Cofidis mais qui fera du cyclo-cross sa priorité.
Non, ça m’étonnerait. On ne sait pas de quoi l’avenir est fait, mais pour l’instant je ne suis pas dans cette optique-là. Je veux faire la saison de route convenablement, et on fera le bilan à la fin de la saison.
Vous n’êtes pas le seul espoir du cyclo-cross français à vous concentrer sur la route. La trajectoire d’Arnaud Jouffroy qui a tenté l’expérience en Belgique avant d’arrêter sa carrière vous a-t-elle fait réfléchir ?
Non, pas du tout. Je fais encore du cyclo-cross pour m’amuser. J’en ai fait cinq cet hiver et si j’avais pu, j’en aurais fait plus. Arnaud est un grand ami à moi et donc je suis déçu pour lui. Je lui souhaite une bonne reconversion. Il faut dire aussi maintenant que beaucoup de routiers se mettent au cross pour préparer la route. Je pense que je ferai comme eux : participer à quelques cyclo-cross l’hiver pour bien préparer la saison.
Qu’avez-vous retenu du stage que vous avez fait l’an dernier chez Argos-Shimano ?
J’ai beaucoup appris au niveau du placement. J’ai suivi les conseils de Marcel Kittel, Tom Veelers, Roy Curvers, etc. Ce sont des conseils qui sont bons à prendre. Je ne les oublie pas et je les mettrai en pratique dès cette année.
On vous connaît avant tout comme crossman, mais quel type de coureur êtes-vous sur route ?
En Juniors, je me suis révélé comme grimpeur. J’ai gagné deux étapes à Liège-La Gleize, une étape et le général du GP Patton. J’ai gagné beaucoup d’autres courses internationales. Je me considère plus comme grimpeur, mais cette année je vais plus souvent lancer les sprints. On verra en fonction de la saison.
Ne craignez-vous pas que vos qualités ne correspondent pas au profil des courses disputées par Roubaix Lille Métropole ?
Non, pas du tout, je fais entièrement confiance à Roubaix. L’équipe a complètement changé d’optique. C’est une autre équipe, un autre programme de courses. Quand je vois qu’on fera le Tour des Pays des Savoie, je me dis que ce sont des courses qui me conviendront parfaitement. Jean-Lou Paiani a un bon coup de pédale en montagne. Jimmy Turgis et Julien Duval également. J’ai pu le constater lors des stages. Je pense qu’à quatre on pourra bien se sentir dans les bosses. On verra dès la reprise au GP La Marseillaise.
Comment s’est déroulée votre intégration au sein de l’équipe ?
Très bien, et elle s’est faite très vite. J’avais déjà pas mal d’amis. Les Belges, ce n’est pas un problème pour moi puisque j’ai passé trois ans là-bas. Je m’entends très bien avec tout le monde. Comme je l’ai dit, on est une vraie bande de potes.
Vous arrive-t-il de faire le lien entre les Français et les coureurs flamands grâce à vos années passées en Belgique ?
Oui, j’ai appris un peu le Flamand. J’essaye de perfectionner mon néerlandais avec les coureurs belges, ça peut toujours servir. C’est assez amusant. Parfois ils me parlent en Français et je leur réponds en Flamand. Ça les surprend. C’est assez drôle. En tout cas, ça me plaît bien.
Propos recueillis le 22 janvier 2014 à Saint-André-lez-Lille.