Pierre Rolland (Team Europcar) et le Tour, l’histoire avait débuté en 2009 par une belle 22ème. 22, comme son âge à l’époque. Mais c’est en 2011 qu’il se révèle au grand public. Héroïque aux côtés de Thomas Voeckler dans les Pyrénées, il ne semble pas broncher dans la roue d’Andy Schleck sur les pentes de l’Izoard. Mais Rolland se relève, reste aux côtés de son leader et participe activement à la défense du maillot jaune de « Ti Blanc » dans le Galibier. Le lendemain, il devient le premier Français depuis Bernard Hinault à s’imposer au sommet de l’Alpe d’Huez. Au général, il terminera finalement 10ème et maillot blanc. En 2012, il fait fi de la pression qui l’entoure et d’un parcours qui ne lui est pas favorable pour terminer 8ème du général, premier Français et vainqueur de l’étape arrivant à la Toussuire. Deux Tours plus que réussis. Jamais deux sans trois ?
Pierre, que pensez-vous de cette centième édition ?
Le parcours est magnifique. On ne pouvait pas rêver mieux pour une centième. Il est vraiment dur. Il y a des étapes, plusieurs mêmes, qui font peur. Il va y a voir quelques reconnaissances à effectuer, des contre-la-montre, des ascensions. On ne frôle que le mythe. Il n’y a vraiment que des cols mythiques et que des belles étapes. Le parcours me plaît. Le vélo reste un sport où l’on ne maîtrise pas tous les éléments. Mais ce parcours m’inspire, il me motive, il me sur-motive même par rapport aux années précédentes. Ce serait difficile de ne pas aimer cette carte.
Qu’est ce qui vous plaît le plus ?
Tout ! Les arrivées mythiques, les nouveautés, l’Alpe. Puis un chrono par équipe c’est beau. Il y a plein de belles choses.
Le Tour repassera par l’Alpe d’Huez, et deux fois…
J’ai gagné à l’Alpe d’Huez il y a un an. La revoir si tôt… J’aurais préféré attendre un peu avant d’y retourner. Mais c’est très excitant d’y revenir dès l’année prochaine. Ça donne énormément d’envie. Et deux fois c’est juste énorme ! Honnêtement, je ne pensais pas que c’était possible. Je savais que ce n’était pas un cul-de-sac mais la descente n’était pas très bonne.
Avant l’Alpe, il y aura le Ventoux. Qu’est ce que cette étape vous inspire ?
Le Ventoux, c’est une arrivée mythique qui fait énormément rêver. Même si le parcours avant ne m’avantage pas forcément. Le Ventoux et derrière les Alpes, tout devrait se jouer là. Avec la fatigue de la troisième semaine, c’est toujours la même chose. Mais avant il n’y aura rien à négliger.
Il y aura aussi moins de chrono…
C’est sûr que l’année dernière il y avait presque deux fois plus de kilomètres. On connaît mes qualités dans le chrono… Qu’il y en ait moins, ça me convient bien. Beaucoup mieux que les 60 kilomètres entre Chartres et Bonneval.
Est-ce que vous pourriez jouer le maillot à pois ?
J’ai appris qu’on ne pouvait pas courir après tout. C’est soit le général, soit les pois. Jouer les deux me paraît très compliqué. Mais ce maillot à pois me fait énormément envie ! J’ai eu la chance de ramener un maillot distinctif à Paris, le maillot blanc en 2011, on a juste envie de revivre ça. On regarde devant soi on a la Concorde, derrière l’Arc de Triomphe, c’est juste magnifique.
Que pensez-vous du départ de Corse ?
On va en stage dès le mois de décembre là bas. On va se pencher sur le Tour dès la reprise de l’entraînement.
Propos recueillis à Paris le 24 octobre