Philippe, vous avez pris la 5ème place de l’Amstel Gold Race. Peut-on dire que c’est rassurant pour la suite des classiques ardennaises ?
Oui. J’ai fait une belle course. Je suis malheureusement tombé au mauvais moment. Mon vélo a été abîmé et j’ai dû attendre la voiture de l’équipe. Je n’ai pas paniqué et on est rentré un peu plus tard. Ça m’a coûté beaucoup d’énergie mais j’ai tout de même pu être là dans la finale. C’était risqué mais j’ai dû jouer serré. Je ne pouvais pas trop anticiper parce que je savais que j’allais être marqué dans les derniers kilomètres. J’ai espéré que le peloton revienne sur la tête de la course. On n’est pas passé très loin. Quand Valverde et Gerrans sont revenu à ma hauteur, il ne restait plus que 700 mètres. Malheureusement, Simon Gerrans n’a pas voulu rouler avec nous. Finalement, j’ai lancé le sprint de loin parce que j’ai vu que le groupe de derrière revenait. J’ai quand même pu obtenir une bonne place grâce à ça.
Dans la dernière ascension du Cauberg, il n’y avait plus d’équipiers mais seulement les hommes forts. Comment expliquez-vous cela ?
Ça a été une journée humide et lourde. Tout le monde transpirait énormément. Les coureurs ont bu beaucoup et je crois que les équipes qui avaient du personnel placé au bord des routes ont émergé. Beaucoup de coureurs étaient déshydratés en fin de course. Personnellement, ça a été mais j’ai dû boire plus de cinq litres. Ce n’est pas évident pour l’estomac mais c’était ça ou coincer dans le final.
Que s’est-il passé quand vous avez chuté ?
Un coureur qui se trouvait un peu devant moi a chuté et je l’ai heurté avec ma roue avant. Mon vélo s’est levé, ce qui m’a un peu sauvé. J’ai pu déchausser et j’ai atterri sur mes pieds. Ce n’est pas évident de courir à 30 km/h. J’ai failli tomber en avant. J’ai pu me rattraper grâce aux cales des chaussures qui ont amorti le choc. J’ai couru une quinzaine de mètres et puis j’ai dû revenir en arrière parce que mon vélo était bloqué dans la roue d’un coureur de Lampre.
La chute vous a-t-elle coûté beaucoup d’efforts ?
Ce n’est jamais idéal de tomber et de devoir faire la poursuite en fin de course. Heureusement, mon directeur sportif John Lelangue a bien géré la situation. Il m’a attendu et remonté. Je ne sais pas si ça a été filmé mais j’estime que, sur problèmes mécaniques ou chutes, ce n’est pas très grave, d’autant plus qu’une autre équipe roulait à bloc devant. Je pense que cela nous vaudra quelques centaines de francs suisses d’amende mais ce n’est pas le plus important.
Que pensez-vous de la réaction de l’équipe Blanco après votre chute ?
On sait bien que c’est leur spécialité. On les connaît. C’est l’ancienne école Rabobank et ils aiment ce genre d’attaque. Ce n’est pas beau à voir mais je ne suis pas du tout étonné.
Vous reveniez à Valkenburg avec le maillot de champion du monde, acquis ici en septembre dernier. Qu’avez-vous ressenti ?
C’était très spécial. La course était très similaire avec le Cauberg à franchir plusieurs fois. Il y avait quelques milliers de personnes en moins mais c’était fort semblable. Beaucoup de souvenirs sont revenus en tête. C’était vraiment très agréable.
Pensez-vous être prêt pour la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège ?
Je pense bien. Ma forme s’améliore chaque jour et le beau temps m’aide aussi. J’aime ça et il me permet de me sentir bien sur le vélo.
Propos recueillis par Pol Loncin à Valkenburg le 14 avril 2013.