Peter, vous voilà enfin vainqueur d’étape sur cette édition 2013 du Tour de France. On imagine votre soulagement ?
Aujourd’hui, l’équipe a fait un travail fantastique. Ces derniers jours j’ai lu pas mal de critiques sur Internet, de la part de gens qui disaient que je n’avais pas un groupe capable de m’emmener un train comme ceux d’André Greipel ou Mark Cavendish. Pourtant j’avais bien dit que l’équipe n’avait pas été bâtie autour de moi dans ce but. Mais aujourd’hui les gars ont démontré qu’ils étaient tout à fait capables de réaliser ce genre de choses. Ils ont emmené un sprint de 110 kilomètres ! L’équipe a été tout à fait incroyable. Désormais nous allons être plus sereins.
Quelle stratégie aviez-vous en tête ce matin ?
Je voulais aller chercher les points intermédiaires. C’est pourquoi l’équipe a accéléré. Or quand on m’a averti qu’on avait largué les autres sprinteurs, les gars m’ont dit qu’ils voulaient insister. Je leur ai dit « si vous avez la force nécessaire pour le faire, allez-y ! » Et c’est ce qu’ils ont fait. C’est ce qui m’a permis de gagner aujourd’hui. A l’arrivée je les ai remerciés individuellement. Et en franchissant la ligne, j’ai voulu signifier que c’était la victoire de tous mes coéquipiers en arborant le nom de l’équipe sur mon maillot : Cannondale. Sans eux ça m’aurait été beaucoup plus difficile de faire ce que j’ai fait.
Vous dites avoir été offusqué par des écrits sur les forums et les réseaux sociaux. Peut-on encore être marqué par cela quand on a gagné autant de courses ?
Je ne m’offusque pas de ce qu’on dit sur moi, mais sur mon équipe. Nous avons un directeur sportif, un manager, qui sont là pour nous critiquer si besoin. Les gens sur Internet sont là pour nous supporter, pas pour nous critiquer. Dans l’équipe nous avons des gens qui sont là pour remettre les choses en place, ce n’est pas aux supporters de le faire.
Vous disposez désormais de près de 100 points d’avance sur vos adversaires pour le maillot vert, quelle va être votre tactique maintenant ?
C’est sûr que l’intention était d’aller chercher quelques points aujourd’hui, et au bout de la journée j’en ai bien plus que je ne le pensais. Mais le Tour de France ne fait que commencer. Il reste encore quatorze étapes, et il peut se passer tellement de choses… C’est difficile de mettre en place une stratégie pour le moment. Je peux avoir une mauvaise journée. Nous allons voir au jour le jour. J’envisage aussi de me glisser dans une échappée pour essayer de remporter une étape de façon différente. Et s’il y a des sprints, je continuerai à y participer.
Propos recueillis à Albi le 5 juillet 2013.