Pauline, vous n’êtes pas parvenue à réitérer votre victoire au sommet du Mur de Huy mercredi. Que vous a-t-il manqué ?
Ma performance personnelle est assez moyenne mais nous avons réalisé une belle course d’équipe. Je me suis retrouvée dans le petit groupe derrière le trio de tête. A la fin, dans le Mur, je n’y ai plus trop cru. Je savais que ce n’était plus possible pour la victoire ou pour le podium. Je me suis tout de même battue pour une place (8ème).
Cette course, comment s’est-elle passée au préalable ?
Elle s’est bien passée. On a essayé de la durcir. Dans un premier temps, nous avions une équipière à l’avant mais face à sa comparse d’échappée, elle n’avait aucune chance. L’équipe a donc roulé pour revenir. En fin de course, je me sentais bien. Mais j’ai chuté. Rien de grave, seulement un petit accrochage dans le peloton. J’ai été obligée de changer de roue. J’ai dû accomplir un petit effort pour revenir. Les filles de mon équipe m’ont attendu. Anna Van Der Breggen a attaqué dans la côte de Cherave. Il m’a manqué une centaine de mètres pour suivre. Après, je ne pouvais pas rouler contre mes coéquipières.
Etes-vous tout de même satisfaite avec la victoire de votre coéquipière ?
Oui, j’en suis très contente, bien que la journée me laisse un petit goût amer. J’avais gagné la Flèche Wallonne l’an dernier. Je savais que ce serait dur de la remporter une nouvelle fois.
Finalement, la nouvelle côte, celle de Cherave, change la course…
Oui, c’est certain. L’an dernier, nous étions une vingtaine au pied du Mur de Huy. Cette fois, elles n’étaient que trois. Je trouve cette bosse tout aussi dur que le Mur. Elle peut occasionner des dégâts.
Quel bilan faites-vous de la première partie de saison ?
Avec ce maillot de championne du monde, les courses sont parfois moins faciles à gérer. Au Tour des Flandres, nous nous sommes beaucoup marquées entre favorites et à la Flèche, l’équipe remporte la victoire. Le bilan est assez bon. Je crois que je suis en bonne forme.
Pensez-vous être faite pour la pression qui accompagne le maillot arc-en-ciel ?
Je pense que oui. Je ne finis pas à plusieurs minutes de la première. J’arrive 8ème à 57 secondes. Il faut relativiser les résultats. Une 8ème place en 2014 aurait été une satisfaction. On ne peut pas toujours gagner.
Quels sont vos prochains objectifs ?
Je vais encore faire une course sur route au Luxembourg. Je vais ensuite me concentrer sur le VTT, notamment sur les Championnats de France. Sur la route, je ne préparerai pas spécifiquement les Nationaux. Pour les plus longues échéances, je vais plutôt me concentrer sur la défense de mon titre mondial sur route.
Vous êtes au-dessus de la concurrence française, cela explique ce choix ?
Non. Il y a beaucoup de bonnes filles en France. Il faut tout simplement faire des choix. J’ai gagné les Mondiaux l’an dernier et je veux vraiment garder ce maillot arc-en-ciel. C’est le plus important, quitte à peut-être sacrifier d’autres courses.
Propos recueillis par Pol Loncin à Huy le 22 avril 2015.