Patrick, l’équipe Omega Pharma-Quick Step est sortie du Tour de France avec trois victoires d’étapes. C’était presque inespéré au soir d’Harrogate ?
Je suis en effet très content de ce bilan étant donné que nous avons perdu notre leader Mark Cavendish dès le premier jour. S’il avait été là avec nous, et compte tenu du nombre d’étapes qui se sont conclues au sprint sur ce Tour de France, je pense sans exagérer que nous aurions pu remporter quelques étapes en plus en présence de Mark. Mais je suis fier car l’équipe a tout de suite su tourner la clé dans sa tête. A Harrogate, on a tenu ce discours auprès d’eux. On leur a dit : « chacun de vous a été retenu pour faire partie de l’équipe du Tour de France, et chacun de vous est capable de gagner une étape. » Je pense qu’on a été très visibles.
Quels sont vos motifs de satisfaction ?
Il y a eu évidemment le grand numéro de Tony Martin dans l’étape de Mulhouse. C’est je pense l’un des plus grands numéros des dernières années. Je suis un « vieux renard » dans le métier et j’ai rarement vu quelque chose comme ça. On peut retenir aussi la très belle victoire de Matteo Trentin pour quelques millimètres à Nancy. Mark Renshaw de son côté a toujours été là dans les sprints, même s’il ne pouvait pas battre Marcel Kittel ou Alexander Kristoff. Il a terminé 3ème à Londres, 4ème à Reims et Bergerac, 5ème à Nîmes et Paris.
Michal Kwiatkowski, en revanche, n’a pas tenu son rang de leader pour le classement général…
Nous lui avions dit en arrivant sur le Tour qu’il verrait bien jusqu’où il pourrait aller mais pour lui qui avait fini 11ème l’an dernier ça a été un Tour décevant : 28ème. Mais il est jeune, il vient d’avoir 24 ans, et il a débuté la saison très tôt en gagnant dès le mois de février à Majorque puis en s’adjugeant le Tour d’Algarve. Si vraiment il veut viser une fois le classement général du Tour de France, il devra moins courir.
Qu’en est-il de la convalescence de Mark Cavendish après sa luxation de l’épaule ?
Il m’a appelé avant l’étape des Champs-Elysées. Il voulait y venir car il se sent un peu coupable vis-à-vis de l’équipe. Je lui ai dit qu’il n’avait pas à s’en faire et que je préférais le savoir à la maison à faire du vélo.
Que retiendrez-vous du 101ème Tour de France ?
Je pense quand même au renouveau du cyclisme français. On sait que pendant longtemps tout le monde s’est plaint en France en dénonçant un cyclisme à deux vitesses. Apparemment, on assiste désormais de nouveau à un cyclisme à une vitesse… Presque chaque équipe française possède désormais un très bon jeune et c’est bien.
Quels seront vos objectifs sur la Vuelta qui va suivre ?
Nous allons nous y rendre avec Rigoberto Uran dans le but d’accrocher le podium. Nous aurons plus ou moins le même effectif qu’au Giro, plus quelques autres. Il y a beaucoup de candidats pour la Vuelta car tout le monde sait que c’est une excellente préparation pour les Championnats du Monde.