Patrick, quel bilan tirez-vous du Tour de France 2017 ?
Pour nous, ça a été super. Nous avons gagné cinq étapes avec Marcel Kittel et naturellement nous sommes très heureux. Mais si d’un côté nous sommes très contents de notre Tour, de l’autre nous nourrissons de la tristesse. Je fais référence à la chute de Dan Martin dans la descente du Mont du Chat. Sans ça, il aurait certainement été un peu plus en avant dans le classement général que sa 6ème place finale à Paris. Je fais aussi référence à la chute dont a été victime Marcel Kittel en dernière semaine. Il était bien râpé sur son côté droit et a dû abandonner avec le maillot vert. Malgré tout je ne pense pas que nous puissions nous plaindre. Nous sommes la seule équipe à avoir gagné cinq étapes sur ce Tour de France. C’est plutôt pas mal pour une équipe de classiques !
Ne pensez-vous pas que Dan Martin doive faire des progrès dans le contre-la-montre pour qu’il passe encore un cap au classement général des Grands Tours ?
A son âge, bientôt 31 ans, je ne pense pas qu’il progressera encore sur cet exercice. Mais j’ai l’impression qu’il devient chaque année un meilleur grimpeur, et c’est sur ce terrain là qu’il peut faire la différence.
On a souvent vu les favoris se neutraliser lorsque Chris Froome était victime d’un incident de course, quelle est votre position quant à ce comportement ?
Je suis d’une génération pour laquelle une course cycliste, ça va de la ligne de départ à la ligne d’arrivée. Entre les deux, tout est permis ! Maintenant, il arrive qu’on attende certains coureurs lorsqu’ils ont des ennuis, et pas d’autres. J’ai mon opinion sur la question : la course, c’est la course.
Eddy Merckx ne se serait pas arrêté pour un autre…
Je ne pense pas. Le seul geste qu’il ait fait une fois, c’est de refuser de porter le maillot jaune après l’abandon en jaune de Cyrille Guimard sur une blessure au genou. Idem avec Luis Ocaña. Malheureusement, les chutes font partie du cyclisme.
Qu’attendez-vous de Marcel Kittel sur la fin de saison ?
Il a tenu à venir nous rejoindre à Paris pour célébrer notre fin de Tour de France. Nous allons parler du futur ensuite. Notre équipe sur la Vuelta s’articulera autour de Bob Jungels et David De La Cruz, qui a déjà fait 6ème l’année passée.
Le partenariat avec Quick-Step se termine en fin de saison, où en êtes-vous quant à la recherche de nouveaux partenaires ?
La société Quick-Step n’a jamais dit qu’elle allait arrêter. Les contrats ne sont pas signés et je ne veux pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, mais l’avenir n’est pas si sombre que ça.