Classé 23ème du Tour de France en 2009, 15ème en 2010, à 26 ans, Nicolas Roche est encore un coureur en devenir et ne cesse de progresser. Cette année, l’Irlandais dossard 101 aimerait rentrer dans les 10 premiers du classement général final à Paris. Victime d’une chute sur le Critérium du Dauphiné, il évoque ses dernières semaines de préparation tronquées, ce qui a évolué chez lui depuis l’an dernier. Il donne également sa vision des trois semaines à venir et parle de son équipe, Ag2r La Mondiale, qui apparait comme étant particulièrement bien armée avant d’aborder cette 98ème édition de la Grande Boucle.
Qu’est-ce qui a changé entre le Nicolas Roche du départ 2010 et celui du départ 2011 ?
Pas grand chose. J’ai abordé le premier en étant blessé juste avant et cette année ce sera la même chose donc là-dessus ce sont deux points communs qui me gênent ou me perturbent un peu. Cette année j’ai fait la préparation idéale malgré cette petite chute qui m’a perturbée. Je vais jouer sur la positive attitude car je me dis que j’ai eu tellement de malchance cette année que si je reste positif, que je garde la tête froide et mes objectifs, je pourrai peut-être atteindre cet objectif de faire un Top 10.
Votre chute sur le Dauphiné vous a forcément décalé par rapport au pic de forme prévu pour le Tour de France …
A vrai dire, ça décale forcément et ça m’embêterait d’être au top de ma forme pendant les critériums du mois d’août et non pendant la dernière semaine du Tour. Donc le problème est un peu là. Peut être que je vais être un peu dans le dur la première semaine et faire une super troisième semaine, ce serait l’idéal. C’est ce qu’il s’est passé l’année dernière après une période difficile dans les Alpes où j’ai un peu de mal dans les cols longs.
Ce sont ces cols longs du Tour qui font que vous êtes plus performant sur la Vuelta par exemple ?
C’est aussi pour ça que la Vuelta me convient mieux, oui. Avec ces quelques kilomètres de moins dans les cols, ça fait la différence et ça me va mieux. Monter 15 kilomètres ce n’est pas la même chose que monter 30 voire 40 kilomètres pour le Galibier ! Cette année, la troisième semaine n’est vraiment pas facile. Psychologiquement, ça aurait été aussi bien d’arriver en forme les premiers jours et pourquoi pas jouer sur ma carte de puncheur pour les premières arrivées. Maintenant, ce sera différent, c’est comme ça. Les premiers jours, Sébastien Hinault fera le maximum pour faire de belles places. L’équipe a confiance en lui pour ça et cela me permettra de gérer ces quelques premiers jours tout en sachant que ce serait bête de perdre du temps sur une cassure.
Vous avez un tempérament de puncheur mais pour faire un Top 10, ne va-t-il pas falloir se brider volontairement au cours de la première semaine pour ne pas gaspiller trop d’énergie ?
Je pense que si. C’est vrai que j’ai toujours eu ce tempérament agressif. Cela a longtemps été mon point fort. Aujourd’hui, je vais devoir adapter ma stratégie et gérer mes efforts pour pouvoir aller à 300% quand il le faut et non à 150%.
On parlait tout à l’heure de bordures, la première semaine va être un peu périlleuse à ce niveau là, allez-vous être protégé par un coureur en particulier ?
Je n’ai pas un coureur en particulier à mon service. Avec l’expérience de ces derniers mois, je travaille très bien avec Sébastien Minard qui est très à l’aise dans les bordures. Ensuite, pour la montagne, je sais que je pourrai compter sur les autres coureurs, notamment Christophe Riblon et Maxime Bouet qui m’ont déjà épaulé par le passé et surtout Christophe qui m’a beaucoup aidé dans les moments difficiles l’an dernier.
Il y a évidemment des accointances qui se sont créées …
Oui, cela fait presque deux mois maintenant que l’on est ensemble entre les divers stages, les courses de préparation, l’approche du Tour. Depuis début mai on ne s’est pas quitté, on connait vraiment nos habitudes. Qui plus est avec un coureur comme Christophe avec qui j’ai déjà fait trois fois le Tour. Disons que le groupe est vraiment soudé et je trouve qu’on aborde le Tour avec un groupe qui est physiquement globalement fort et surtout humainement très soudé, très uni.
Vous avez le dossard 101, forcément on y est attaché mais vous, faites-vous attention à vos numéros de dossard ?
Il y a des dossards qui me plaisent plus que d’autres. Par exemple, pour ma première Vuelta j’avais le 78 qui est le département de ma naissance. Et puis j’avais fait 13ème, c’est un nombre qui porte bonheur dans ma famille. Après, le 3 et le 7 m’ont souvent porté bonheur mais je n’ai pas les habitudes qu’ont d’autres coureurs à porter des portes bonheur ou des choses comme ça.
Propos recueillis aux Herbiers le 1er juillet 2011.