Nairo-Alexander, vous sortez d’un premier Tour de France bluffant, vous attendiez-vous à quelque chose comme ça ?
Franchement, je suis sans voix. J’ai vécu un mois de juillet spectaculaire. C’est quelque chose d’incroyable qui arrive dans ma vie. J’y pensais mais je ne croyais pas que ça arriverait si vite. J’ai les larmes aux yeux ce soir.
Imaginiez-vous vivre un tel scénario aujourd’hui ?
Je n’étais pas si sûr de moi que cela mais mes coéquipiers y croyaient vraiment. Ils m’ont beaucoup aidé, surtout psychologiquement, à affronter tout ce qui m’est arrivé sur ce Tour. Ils m’ont soutenu mentalement jusqu’au bout alors que moi, avec mes 23 ans seulement, je ne m’attendais pas une seule seconde à me retrouver dans une situation comme celle-ci ce soir à la veille de l’arrivée du Tour de France.
Votre victoire aujourd’hui est-elle la récompense d’une nouvelle forme de cyclisme en Colombie, avec un soutien apporté aux jeunes et à la lutte antidopage ?
C’est clair qu’un cyclisme propre, ça favorise des coureurs comme moi qui avons la chance de nous entraîner en altitude. Là où j’habite, quand je rentre dans ma famille, je suis à 2800 mètres au-dessus de la mer. Ça aide.
Comment expliquez-vous votre présence sur le podium du Tour à 23 ans ?
Si je suis là aujourd’hui, c’est grâce à beaucoup de travail et bien sûr au soutien que j’ai toujours eu de la part de mes parents et de mon équipe. Quand je suis passé professionnel il y a un an, je débutais, c’était difficile. Même tout petit je n’imaginais pas que quelque chose d’aussi formidable puisse m’arriver. J’ai toujours pensé davantage au jour le jour mais depuis l’an passé c’était une idée qui commençait à faire son chemin dans ma tête. Les gens attendaient beaucoup de moi. Et je pense que ce qui doit rendre la Colombie le plus fier, c’est que je porte ce maillot de meilleur grimpeur.
Ces résultats doivent forcément vous donner de nouvelles ambitions pour les années futures ?
Mon résultat me donne évidemment énormément de confiance. Gagner le Tour, peut-être pas encore, mais en 2015 je peux estimer pouvoir viser le maillot jaune. Je vais maintenant travailler au jour le jour dans cet objectif, c’est certain.
Propos recueillis au Semnoz le 20 juillet 2013.