Nacer, vous étiez courtisé par de prestigieuses équipes. Qu’est-ce qui a fait pencher la balance vers Cofidis plutôt que vers une équipe WorldTour ?
Le projet sportif, tout simplement. J’ai échangé longtemps avec Yvon Sanquer. Je suis assuré d’avoir un train autour de moi. C’est le point qui était le plus important pour la suite de ma carrière. J’avais également l’assurance d’avoir mon entraîneur Jacques Decrion à mes côtés, c’était très important pour moi.
C’est ce qu’il vous manquait chez FDJ ?
C’est vrai qu’il n’y avait pas un train exclusivement pour nous emmener les sprints. Nous devions profiter de l’aspiration du train des autres équipes. Alors qu’ici, j’aurai vraiment un train autour de moi pour m’emmener.
Le fait que Cofidis soit une équipe de deuxième division ne vous a pas refroidi ?
Non, la preuve, nous avons été sélectionnés pour le Tour du Qatar, le Tour d’Oman et Milan-San Remo. C’était le point d’interrogation que nous avions puisqu’il nous fallait une wild card. Je ne peux pas faire trois Grands Tours dans une saison. Il y aura le Tour de France, peut-être le Tour d’Espagne en fin de saison. Sans compter Paris-Nice, le Dauphiné et les classiques, ça fait déjà un bon programme.
Vous avez déjà retrouvé vos coéquipiers en stage. Comment se créent les automatismes ?
Je suis déjà exigeant avec moi même. Avec mes coéquipiers quand ça va, ça va. Mais quand ça ne va pas, ça ne va pas. J’essaye de me montrer constructif pour que l’on progresse ensemble et que l’on soit meilleurs ensemble.
La pression reposera grandement sur vos épaules dans un groupe à qui la victoire a souvent fait défaut.
Tous les coureurs ont envie de gagner. Tout le monde fait bien son job et il y a une supère ambiance. J’ai l’impression qu’ils sont très motivés, moi le premier. Il faudra voir ce que ça donnera sur le terrain. Je me mets la pression tout seul. L’équipe part avec une nouvelle philosophie. L’année dernière, Cofidis a tout de même remporté dix victoires, dont une sur la Vuelta. Ils n’ont pas attendu que je vienne pour gagner des courses. Cofidis est une grosse structure. Jacques Decrion vient avec moi, tout comme Geoffrey Soupe qui était mon poisson-pilote chez FDJ. Dominique Rollin me lançait les sprints également. C’est un encadrement que je connais. Il faut ajouter Adrien Petit et Jonas Ahlstrand qui se grefferont au train. C’est un plus.
Vous abordez tout de même la saison dans un nouveau rôle.
Oui et non. Chez FDJ, j’étais leader pour les courses auxquelles je prenais part. Ce n’est pas un gros changement. Si ce n’est que j’aurai un train exclusivement pour moi. Il faudra que les résultats suivent et faire le maximum à chaque fois.
Où vous situez-vous dans la hiérarchie du sprint mondial ?
Je ne cherche pas à me situer. Mon but est simplement de gagner. Je ne cherche pas à me comparer. Seul le résultat compte. Il faut tracer sa ligne et travailler. Il faut chaque jour chercher à s’améliorer, chercher à être plus performant.
Votre objectif de début de saison sera-t-il Milan-San Remo ?
Milan-San Remo est une course qui me tient à cœur. Les sprinteurs ne sont pas seuls. Les puncheurs peuvent aussi jouer leur carte. La Cipressa et le Poggio peuvent peser dans les jambes. C’est rarement un sprint à plus de trente ou quarante coureurs. Je passe tout de même pas trop mal les bosses quand la forme est là. Je vais tout faire pour la préparer au mieux. Je ferai ma reprise au Challenge de Majorque avant de faire le Tour du Qatar et le Tour d’Oman. J’irai ensuite sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne et Paris-Nice qui est une bonne préparation pour Milan-San Remo.
Propos recueillis à Roubaix le 23 janvier 2015.