Mikaël, vous avez pris le parti d’animer le Grand Prix La Marseillaise. Et ce n’est pas passé loin…
Il y avait un joli plateau de sprinteurs au départ. Les conditions avec le vent de face dans le final favorisaient leur jeu. Un regroupement était fortement prévisible sur le papier. J’ai essayé de déjouer les plans en partant de loin, dans le col des Bastides à 35 kilomètres de l’arrivée. La jambe était bonne, toute l’équipe se sentait bien, nous étions en supériorité à l’avant du peloton. Le but était d’en jouer. J’ai tenté le coup de loin sachant que derrière il restait la carte de Samuel Dumoulin, qui s’était déjà imposé ici il y a deux ans. On a joué sur deux fronts, malheureusement je me suis fait reprendre à 3,5 kilomètres de l’arrivée. C’est le jeu, j’espère que ça finira par payer, ça met quoi qu’il en soit dans une bonne spirale pour 2014.
Quelle était l’ambition de l’équipe au matin ?
Nous avions une jolie équipe sur le papier. L’idée avant tout était d’être collectifs, de communiquer entre nous. Avec un coureur comme Samuel Dumoulin (NDLR : 3ème à l’arrivée) nous avions une très bonne carte à jouer. Nous ne pouvions pas tout miser sur lui car nous avions aussi Romain Bardet et Alexis Vuillermoz, qui marchent très fort. Il y a du dénivelé sur ce parcours, et nous avions des grimpeurs susceptibles de nous faire évoluer sur plusieurs tableaux.
Comment avez-vous senti le peloton pour une première cette saison ?
Quand on s’entraîne à la maison, on se sent tous bien. Mais quand le troupeau a été lâché sur la ligne, kilomètre 0, c’est parti tout feu tout flamme. On n’a pas trop eu le temps de se poser de questions mais on a senti que tout le monde s’était bien entraîné cet hiver. La première course, elle se fait toujours au jus, à la niaque. Pendant quelques kilomètres on se demande si on est bien. Et puis au fil du temps c’est devenu plus hétérogène. On découvre alors si on a fait du bon travail ou non durant l’hiver.
Vous aviez déjà animé le Grand Prix La Marseillaise par le passé. C’est une course sur laquelle vous vous sentez bien ?
J’arrive assez rapidement en forme au cours de l’hiver. Pour l’équipe, pour le moral et la confiance, c’est bien de démarrer comme ça. Toutes les courses sont bonnes à prendre. J’ai essayé de jouer cette carte à fond. J’étais bien informé des écarts. Je l’ai joué comme si c’était un long chrono. Ça va en faire rire certains car je ne suis pas un spécialiste du contre-la-montre. Je ne suis pas passé loin de réussir mon coup, je me suis livré à bloc et c’est pourquoi je ne suis pas déçu de mon résultat.
Rouler devant vous a débloqué, il en restera forcément quelque chose pour les semaines à venir ?
Je ne vois pas ça comme ça. Au départ du Grand Prix La Marseillaise, je comptais que j’entamais ma huitième saison chez les professionnels. Désormais j’ai envie de signer de bons résultats, de montrer que je suis un bon coureur. Je veux gagner des courses. Faire des numéros ou des efforts pour progresser, je n’en suis plus à ce stade. A bientôt 28 ans, je considère qu’aujourd’hui il me faut des résultats. Je dois poursuivre dans cette optique.
Sur quelles épreuves allez-vous enchaîner ?
Je vais faire le Tour Méditerranéen, le Tour du Haut Var, les Boucles Sud Ardèche et la Drôme Classic, dans l’espoir ensuite de disputer Paris-Nice. Ce sera un programme franco-français pour commencer.
Propos recueillis à Marseille le 2 février 2014.