Maxime, est-ce que cette victoire d’étape était un objectif pour vous ?
Oui c’est un objectif pour moi, je n’ai que 23 ans, il ne faut pas l’oublier. Dans l’équipe Ag2r La Mondiale on a l’impression que je suis déjà un ancien. Je n’ai que 23 ans, ça fait mon deuxième Tour de France, et là je gagne une course au Tour de l’Ain, ici, chez moi, à la maison. Et j’ai une grande raison d’être fier après le décès de ma mère en février dernier.
Pas trop déçu quand même que ce soit une victoire sur tapis vert ?
Non, justice est faite. Donc si je suis déclaré vainqueur je le suis. C’est sûr que je n’ai pas pu lever les bras, mais de toutes façons même si j’avais gagné au sprint, je n’aurai pas levé les mains tellement j’aurai eu peur de perdre. J’aurai été jusqu’à la ligne.
Est-ce que le fait de voir passer Morabito à gauche du rond-point vous a déstabilisé ?
Oui ça m’a déstabilisé, mais il n’y a pas que lui puisqu’il y a deux autres coureurs qui sont passés à gauche. Je ne sais pas lesquels mais lui il est allé au bout. On a repris les autres.
J’imagine qu’une victoire à domicile a un goût particulier pour vous non ?
Oui, ma plus belle victoire c’est aujourd’hui.
La plus belle de toute votre carrière ?
J’ai gagné des classements généraux, les boucles de l’Aulne. Là ça a une saveur particulière, c’est devant mes amis, mes supporters et ma famille. Voilà, comme je viens de le dire, ma mère est décédée en février dernier. C’est pour elle.
Cela veut dire que demain vous allez défendre coûte que coûte ce maillot, vous allez être à bloc toute la journée ?
Oui, tous à bloc. On est quatre coureurs. Je pense que si nos deux équipiers Dessel et Loubet ne roulent pas, on arrivera à six dans le peloton au final. Donc voilà, je pense que l’on a une très belle équipe et que l’on a les moyens de faire de très belles choses. Il y a John Gadret qui est en forme aussi, donc on verra bien.
Si on revient un tout petit peu sur le dernier Tour de France, c’est un Tour paradoxal parce que malgré tout vous faites une deuxième place et une échappée que tout le monde a vu même si à la fin vous avez craqué, mais pour le reste on a eu le sentiment que vous étiez un peu moins bien par rapport à l’an passé ?
Il y avait aussi un changement de calendrier. Comme je l’ai dit je n’ai que 23 ans, et certaines personnes pensent que j’en ai 25 ou 26. Mais non, il me faut apprendre. Là cette année j’ai fait un travail d’équipier et j’essaie de le faire à 100%. J’ai aussi lourdement chuté sur les pavés à Arenberg, cela m’a un peu handicapé. Après, c’est vrai que ça a été un Tour délicat mais la différence avec Agritubel c’est que j’avais un travail à faire tous les jours que ce soit placer le leader pour la montagne ou Lloyd Mondory pour les sprints. Donc tous les jours j’avais quelque chose à faire. Chez Agritubel, quand je voulais faire un petit jour de RTT je le faisais.
C’est donc ça la différence entre les équipes Continentale Pro et les équipes Pro Tour ?
Oui Agritubel était une très belle équipe, mais Ag2R La Mondiale c’est une équipe Pro Tour, ça fait la différence. Cela signifie des ambitions plus hautes placées. On les a rempli à 100 % : gagner une étape et mettre deux coureurs dans le Top 20 du Tour de France. Après j’avais un travail à faire, et le travail j’essaie de le faire au mieux.
Et un décès familial comme vous avez subit malheureusement, ça déstabilise forcément ?
Oui mais sans doute beaucoup de personnes ne s’en doutent pas trop. J’ai perdu ma mère au Tour Méditerranéen des suites d’une grave maladie. Je suis parti en pleine nuit du Tour Med où j’ai quatrième pour la rejoindre à l’hôpital. Je suis parti en pleine nuit. Je suis arrivé à 4 heures du matin à Chambéry et je l’ai retrouvée dans un état proche du décès. Et c’est très marquant pour moi. Ca me donne des forces.
Propos recueillis le 13 août à Arbent.