Matthieu, vous avez terminé 6ème de Gand-Wevelgem et 5ème du Tour des Flandres l’an dernier, on imagine facilement que vos objectifs interviendront dans la première quinzaine d’avril…
Oui, je m’axe complètement sur les classiques flandriennes comme l’an dernier. J’espère avoir de bons résultats. Nous aurons une belle équipe sur ces classiques. Nous sommes plusieurs coureurs à pouvoir être dans les billes. On va essayer de faire le maximum et de ramener un résultat. Notamment sur les Flandres et à Roubaix.
Avec dans un coin de la tête l’ambition de faire mieux qu’en 2013 ?
L’objectif c’est de réussir mes classiques comme l’an dernier et pourquoi pas de faire encore mieux. Accrocher un podium ou une victoire sur une semi-classique, ce serait beau. Tout dépend aussi des circonstances. Sur Paris-Roubaix, ces deux dernières années je n’étais pas en réussite. J’espère que la chance va tourner. Ce serait bien de monter sur le podium.
En tant que Palois, vous devez rêver de succéder à Gilbert Duclos-Lassalle comme vainqueur de Paris-Roubaix…
C’est marrant, car Paris-Roubaix c’est ma course préférée et Gilbert l’a gagnée deux fois. Il a attendu longtemps pour la gagner, juste avant ses 40 ans. J’ai encore le temps, mais j’espère que ça va vite le faire. J’espère surtout avoir de la réussite et pas la malchance des deux dernières saisons.
Vous sentez-vous plus attendu sur les Flandriennes ?
Oui, je suis plus attendu avec mes résultats ces deux dernières saisons. Mais je ne me prends pas la tête pour cela. Je veux faire le maximum. Nous avons une équipe très homogène sur ces courses. J’ai une pointe de vitesse qui me permet de faire des sprints en petit groupe. Ensuite, il y a des circonstances qui font que l’on arrive au sprint ou pas. La pointe de vitesse est importante. Yoann Offredo par exemple peut s’en sortir sur une échappée et de mon côté, je peux me permettre d’attendre le sprint.
Dans cette perspective, la présence d’Arnaud Démare sur les classiques change-t-elle quelque chose dans votre approche ?
La saison dernière, il était là sur les classiques. Il progresse de plus en plus. Il peut se permettre de suivre et d’aligner tout le monde sur un sprint à trente ou quarante. C’est un atout pour moi. Si on part devant, on pourra justifier le fait qu’on ne roule pas en disant qu’Arnaud est derrière. On a beaucoup de coureurs capables de briller. Arnaud c’est l’avenir. Sur des courses comme Gand-Wevelgem ou Kuurne-Bruxelles-Kuurne, on devra être là pour l’épauler au maximum.
C’est la même chose pour Milan-San Remo ?
Ce sera ma troisième participation cette année. La première fois, je n’étais pas trop mal, mais je ne connaissais pas assez bien le parcours. L’année dernière, avec la neige, c’était très spécial. Je n’étais pas dans mon élément. Je n’ai pas aimé le temps. Je me suis occupé de Yoann pendant une bonne partie du final. Nous n’avons pas encore repéré le nouveau parcours. À vingt bornes de l’arrivée, ce sera encore un peloton groupé. C’est le placement qui comptera, dès la Cipressa. Le Manie qui faisait la sélection surtout grâce à sa descente a été supprimé du parcours. Au moment d’aborder la partie finale, il va falloir frotter et certains mecs devront se sacrifier pour placer les leaders.
Plus loin de la saison, vous avez deux beaux arguments pour être sur le Tour : votre capacité à aider un sprinteur et vos aptitudes sur les pavés…
Nous n’en avons pas encore discuté. Je m’arrêterai à Paris-Roubaix dans un premier temps. On fera en fonction de la stratégie de l’équipe. Mais il est vrai que sur l’étape des pavés, Ypres-Arenberg, il faudra des mecs capables de placer les leaders. Non pas notre sprinteur, mais Thibaut Pinot avant tout. Il faudra l’emmener dans les meilleures conditions pour qu’il ne perde pas trop de temps sur cette étape. Donc oui, il faudra des mecs capables de se sacrifier pour lui et qui savent où frotter pour le placer dans les secteurs pavés.
Avez-vous déjà fait la reconnaissance de cette étape ?
Nous avons été repérer les secteurs du Tour de France cet hiver. Mais nous n’avons pas beaucoup plus discuté du Tour de France. Thibaut a aussi une première partie de saison à réussir. Le Tour de France, on en parlera plus tard. Ne le stressons pas avec le Tour dès maintenant. Tout le monde l’y attendra, mais avant cela il aura de belles courses à faire. On verra la stratégie de l’équipe mi-avril. Il avait déjà roulé sur les pavés, mais il a repéré le terrain. Il sait qu’il aura une équipe qui sera capable de l’aider sur ce terrain. Ça le met en confiance.
Propos recueillis à Paris le 21 janvier 2014.