Mathieu, au terme de votre premier Tour de France, comment vous sentez-vous ?
Très bien. Je suis très content. C’est sûr que j’aurais aimé être encore plus relâché au dernier jour mais il fallait garder des ressources pour le critérium des Champs-Elysées, être sérieux, avant de pouvoir en profiter le soir.
Les jambes ont bien répondu pour une première expérience…
Oui car j’avais bien préparé mon affaire. Je voulais faire mieux dans les Pyrénées mais on a été bloqués en raison de la course pour le classement par équipes. Je ne me suis donc pas livré totalement et je sens que je ne suis pas fatigué. Ni dans la tête car ça s’est bien passé, ni dans les jambes. C’est sûr que le cœur monte moins mais les sensations sont encore bonnes. Contrairement à un Giro où, à la fin de la deuxième semaine, j’étais mort, là j’aurais pu encore faire une semaine !
Nourrissez-vous quelques petits regrets sur certaines stratégies ?
Mon gros regret, c’est l’étape de Mende, sur laquelle j’arrivais chez moi. Les jambes étaient superbes, l’arrivée me convenait parfaitement, et la course s’est déroulée comme je le désirais puisque dans les 30 derniers kilomètres j’ai été emmené dans un fauteuil. Après, le peloton en a décidé autrement. Pour le reste, j’ai fait 5ème d’une étape, j’ai été présent et l’équipe a bien marché. Le Tour est donc positif.
Quel va être votre programme à venir ?
Tour de l’Ain, Tour du Limousin et Grand Prix Ouest-France à Plouay.
Que savez-vous de l’avenir de l’équipe Caisse d’Epargne, dont le sponsor se retirera en fin d’année ?
On nous demande d’attendre encore jusqu’au 10/15 août. Après, j’ai des offres, mais je n’en parle pas tant que rien n’est officiel et que rien n’est signé.
Vous verriez-vous revenir vers une équipe française l’année prochaine ?
Franchement, je n’ai pas de préférences. J’ai aussi des touches à l’étranger. Je veux surtout respecter mon manager actuel, qui nous demande d’attendre. C’est sûr que si on me met sous les yeux quelque chose de super important du jour au lendemain, qu’on me dit signe de suite ou un autre l’aura, je signerai ! Je suis super pote avec Anthony Charteau mais j’ai de supers copains dans d’autres équipes. Je ne suis pas le mec compliqué. Je n’ai pas beaucoup d’ennemis mais j’ai beaucoup d’amis.
Mais à offre égale, privilégieriez-vous une équipe française ou étrangère ?
Ca dépend l’intérêt que me porte le manager, s’il y a aussi de gros leaders. Pendant cinq ans, j’ai côtoyé des Valverde, Karpets, Rujano, Pereiro… Travailler pour de grands leaders, c’est aussi très plaisant.
Propos recueillis à Paris le 25 juillet 2010.