Mathieu Burgaudeau et ses coéquipiers | © Laura Guimard
Pour commencer, quelle analyse fais-tu de ta première saison chez les professionnels pour le moment ?
La saison a été correcte, je suis rarement passé à côté des courses hormis au Tour de l’Avenir. Je n’ai pas eu de gros résultats mais j’ai pas mal travaillé pour l’équipe, acquis beaucoup d’expérience et je sens que j’ai bien progressé. Malgré tout il y a un goût d’inachevé, je sais que je peux faire mieux que ce que j’ai réalisé cette année en partie à cause de mes problèmes de dos.
Avec 52 jours de courses au compteur, quel a été le moment le plus fort pour toi ? Et la période la plus délicate ?
Le moment fort de la saison reste ma journée à l’avant sur le Championnat de France où nous n’étions plus que 9 à pouvoir se jouer la gagne dans le dernier tour. J’étais quasiment à domicile et il y avait du monde pour m’encourager, j’ai eu des frissons toute la course. Quant au moment le plus difficile, ça a été le Tour de l’Avenir où j’ai vraiment eu de très mauvaises sensations, les pires de la saison alors que j’avais tout fait pour être en forme. C’était dur mentalement d’être aussi nul.
Qu’est-ce que tu as trouvé le plus dur en terme d’adaptation par rapport au monde amateurs ? Et quels sont les bons côtés d’être professionnel selon toi ?
Le plus dur en course est d’être présent aux moments stratégiques, quand tout le monde a la même consigne au même moment et que tu dois être placé tout devant. Les avantages sont nombreux comme les bons hôtels, les transports en avion, le bus avant et après la course… On n’est pas malheureux.
Mathieu Burgaudeau en Equipe de France | © Cassandra Donne
Comment se passe « la vie » au sein du Team Total Direct Energie ?
L’ambiance est très bonne dans l’équipe, c’est très famille contrairement à la plupart des structures professionnelles, c’est un avantage indéniable. Quand quelque chose ne va pas, les choses sont dites clairement et n’y a pas de parole par derrière, ce qui est fondamental pour la réussite du groupe. J’aime cette façon de faire.
Tu seras au départ du Championnat du Monde sur route Espoirs vendredi. T’attendais-tu à cette sélection ?
Oui j’ai été averti assez tôt par Pierre-Yves à la suite du Tour de l’Avenir.
On peut dire que tu seras l’un des chefs de file de l’Equipe de France avec ton nombre important de sélections, sais-tu déjà quelle sera ta mission sur les routes du Yorkshire ?
Mon rôle sera je pense de guider l’équipe au mieux et de jouer ma carte dans la seconde partie de course sur un parcours bien vallonné.
Comment peux-tu nous décrire le circuit ? Il peut te convenir ?
Le circuit est très complet, plat dans sa première partie mais très piégeux car il y a de longues lignes droites exposées au vent. La deuxième partie est très difficile avec une succession de montées / descentes sur des routes sinueuses. Il faudra courir devant, c’est un parcours qui me plait bien en effet.
Mathieu Burgaudeau en course | © Benedicte Front
Penses-tu qu’une saison professionnelle dans les jambes peut t’aider, notamment sur la distance car tu es habitué aux courses de plus de 200 kilomètres et vendredi tu en auras 187 ?
Bien sûr, surtout que j’adore les longues courses où cela se joue à l’endurance. Après la distance ne fait pas peur à grand monde, la majeure partie du peloton des espoirs est composée de coureurs professionnels.
Sur quelles courses seras-tu sur la fin de la saison ? Avec quelles ambitions ?
Je serai sur le Tour de Vendée à domicile où j’espère me montrer et pourquoi pas faire un joli résultat, puis il y aura Paris-Tours et il sera temps de couper.
Quel est ton favori pour la course élites hommes de dimanche ?
Mon favori sur une course aussi longue est Gilbert, il sort d’une grosse Vuelta et a l’équipe la plus solide sur le papier. Mais bon, allez Julian !
Par Maëlle Grossetête