Martial, le Giro a commencé au mieux pour FDJ, auteur d’un très bon contre-la-montre par équipes à San Remo, 8ème pour mémoire…
On a vu là une très belle performance collective, avec de l’homogénéité, un Alexandre Geniez qui a joué son rôle de leader avec Anthony Roux. Ces deux-là ont été bien solides. Le groupe a voulu apporter son concours dans le chrono jusqu’au temps intermédiaire. De là, il y a eu une envolée, une confiance totale. Pour une très belle place finale.
Avez-vous beaucoup travaillé cet exercice dans la perspective de celui du Tour de France ?
Tout à fait. Depuis le mois de décembre, les entraîneurs Frédéric Grappe, Julien Pinot, David Han et Sébastien Joly ont fait de ce travail un entraînement à part entière lors des stages. Que ce soit sur le Tour de Romandie où nous avons signé la 7ème place ou sur le Giro avec la 8ème place, on peut dire que le travail paie. Il suffit de s’y mettre et de vouloir.
Est-ce à dire que les progrès effectués de manière individuelle par vos hommes de base servent le collectif ?
Bien sûr. On s’aperçoit que le chrono par équipes est aimé du grand public. Quand c’est beau comme ça, on est obligés de nous imposer à faire quelque chose de très beau et à faire le spectacle. Si on prend nos coureurs du Giro de manière individuelle, ils sont très loin dans les chronos. Comme quoi, dans un chrono par équipes, quand vous avez des garçons bien décidés et que les temps intermédiaires sont dans les clous des grosses écuries, ça donne des ailes. Et de l’ambition pour plus tard.
A propos d’ambition, quelle est celle affichée par la FDJ sur ce Giro ?
Nous sommes ici dans un esprit complètement différent que l’année dernière, quand nous avions un sprinteur, Nacer Bouhanni, qui avait obtenu trois victoires d’étapes et le maillot rouge du classement par points. Nous sommes partis sans sprinteur cette fois-ci mais avec des grimpeurs comme Alexandre Geniez, 13ème en 2014 et avec lequel nous avons souhaité renouveler l’engagement pour faire un Top 10. C’est le challenge que nous lui avons donné (NDLR : Alexandre Geniez a bouclé la première semaine au 19ème rang à 4’41 »).
Par quoi passera un Giro réussi ?
Nous sommes une équipe qui adore gagner, l’objectif sera d’aller chercher une étape. Et de s’illustrer. A travers la télévision et les médias, nous voulons que les gens se souviennent que la FDJ était bien au départ du Giro 2015 ! Nous vivons l’épreuve au jour le jour.
Quand le Giro se jouera-t-il ?
En dernière semaine. Mais le contre-la-montre de 59 kilomètres samedi prochain va apporter une information réelle sur le classement général. Il faudra aussi attendre les conditions météorologiques, qui pourront apporter énormément dans la physionomie d’une équipe destinée à défendre un maillot, par exemple. L’organisateur a proposé un parcours de trois semaines très difficile, l’un des plus difficiles. Un coureur comme Alberto Contador, s’il gagne le Giro, ne pourra pas être opérationnel à mon sens pour faire le doublé avec le Tour de France.
Est-ce la conclusion que vous tirez quant à la présence ici d’Alberto Contador ?
Ça fait trente ans que je suis dans le vélo. On voit beaucoup de choses, on apprend aussi à voir où sont nos limites. Réaliser le doublé Giro-Tour, c’est impossible de nos jours. Bernard Hinault, Laurent Fignon l’ont fait, mais regardez bien les étapes et ce que nous proposaient les organisateurs. C’était deux fois moins difficile à cette époque-là, si bien qu’on pouvait se permettre de faire les deux Grands Tours.