Mark, vous qui êtes tellement habitué à gagner des sprints, celui de Marseille vous a-t-il semblé facile ?
Pour être honnête, ce n’était vraiment pas un sprint difficile, ni même compliqué. Je n’ai rien eu d’autre à faire que rester dans la roue de mes coéquipiers, qui ont fait un super travail pour moi. Ils allaient vraiment très vite, ce n’est qu’aux 150 derniers mètres que j’ai produit mon effort.
L’évidence avec laquelle vous vous êtes imposé aujourd’hui tranche avec un début de Tour des plus difficiles…
J’ai connu un début de Tour un peu compliqué. Je ne suis pas à 100 %. Je n’ai pas été très bien ces derniers jours, j’ai souffert d’une bronchite dont je ne suis pas tout à fait remis. J’étais venu pour prendre le maillot jaune mais ça n’a pas fonctionné. Heureusement la victoire est arrivée aujourd’hui est le moral redevient excellent. Gagner, c’est la meilleure façon d’avoir le moral. J’espère maintenant poursuivre sur la même dynamique qu’au dernier Giro (NDLR : cinq victoires d’étapes).
Avez-vous digéré la déception d’être passé à côté de la victoire d’étape hier dans le contre-la-montre par équipes ?
Hier, ce qui était une déception, c’est le résultat, cette 2ème place. Le temps en soi n’est pas une déception car l’équipe a vraiment bien roulé. Mais considérant que nous avions Tony Martin amoindri à qui il ne doit rester que 2 % de peau sur le corps, considérant aussi que Niki Terpstra a chuté en Corse, nous n’avons aucune raison d’être déçus.
Sentiez-vous que vous aviez des jambes de feu ce matin ?
Pour être honnête je ne me sentais pas encore vraiment au top, non. En plus je me ressentais de l’effort réalisé hier dans le chrono. Quand la dernière bosse, le col de la Gineste, est arrivée, je me suis souvenu que je la connaissais déjà. Je l’avais montée dans le Grand Prix La Marseillaise, ma première course chez les pros en 2007. Je me suis alors rappelé que Jeremy Hunt s’était imposé ce jour-là. Et j’ai pensé que s’il l’avait fait, je pouvais m’accrocher dans cette bosse. Et puis la confiance que m’ont accordée mes équipiers aujourd’hui m’a beaucoup aidé.
Votre poisson-pilote Gert Steegmans œuvre depuis de très nombreuses années au service des meilleurs sprinteurs du monde, comment le considérez-vous ?
Gert est un coureur très impressionnant. Je sais que dans la presse belge il a souvent été critiqué. Mais c’est un gars super, très intelligent, qui a une grande profondeur d’esprit. Je l’apprécie beaucoup. Nous avons été adversaires par le passé mais je suis vraiment très content de l’avoir avec moi. Lui et Matteo Trentin sont deux coureurs de grande expérience. C’est quelque chose de très important, qui facilite beaucoup mon travail.
Avec cette nouvelle victoire, la vingt-quatrième sur le Tour, vous continuez année après année à vous rapprocher du record établi par Eddy Merckx, trente-quatre étapes victorieuses. Est-ce objectif ?
Le Tour de France, c’est une course à part pour laquelle j’ai beaucoup de respect. Remporter une étape sur le Tour, c’est quelque chose qui fait qu’un coureur peut dire que sa carrière est réussie. Plus on en remporte, mieux c’est, mais ce n’est pas l’objectif d’établir un record à la fin de ma carrière. Je veux juste en gagner le plus possible, sans me fixer un nombre. Après, une chose entraîne l’autre…
Propos recueillis à Marseille le 3 juillet 2013.