Marianne, quel parfum à votre cinquième victoire dans la Flèche Wallonne ?
Chaque victoire est spéciale mais une cinquième victoire ici, au sommet du Mur de Huy, c’est vraiment génial et cela n’a pas été aussi facile que ça. J’étais la grande favorite et toutes les autres filles me regardaient. L’équipe a fait un travail fantastique pour contrôler la course. Elles l’ont fait parfaitement. Je suis vraiment contente. Bien sûr, j’étais fatiguée dans la montée du Mur mais il me restait encore un peu d’énergie pour attaquer dans l’ascension.
Pouvez-vous nous raconter votre course ?
Dans la dernière descente avant le Mur, Tatiana Guderzo a attaqué. Comme c’est une excellente concurrente, nous nous devions de contrôler la course et de rouler derrière elle. Deux de mes coéquipières, Pauline Ferrand-Prévot et Megan Guarnier, ont fait un boulot fantastique pour combler l’écart et ne pas être trop loin. Ensuite, Orica a fait un gros travail pour Emma Johansson jusqu’au Mur. Donc nous avons abordé le pied très rapidement pour avoir la meilleure position possible, ce qui est vraiment très important. Nous avons sprinté très tôt.
Comment avez-vous géré la montée finale du Mur de Huy ?
J’étais présente dans les premières positions, près de Johansson. Je me suis dit : « maintenant, c’est à toi de jouer pour avoir une cinquième victoire ici ». C’était une très grande motivation et après j’ai essayé de tourner le plus large possible dans le fameux virage aux forts pourcentages. Je savais que c’était important car je l’avais appris à mes dépens l’an dernier. Même si vous voyez les 200 derniers mètres, la montée est encore très longue. J’ai donc attendu le plus possible. A 100 mètres de la ligne, je me suis dit que je pouvais commencer mon sprint et j’ai été jusqu’au bout.
L’an dernier, vous avez écrit un livre sur votre carrière. N’est-il pas arrivé trop tôt ?
Non, parce que ce n’est pas une vraie biographie. L’an dernier a vraiment été une année fantastique pour moi avec ma victoire aux Jeux Olympiques et aux Championnats du Monde. C’était sûrement trop tôt pour faire un livre biographique, surtout à seulement 25 ans. Mais je voulais quand même raconter cette magnifique histoire. Maintenant, je vais essayer d’avoir d’autres succès à raconter dans un prochain livre !
Votre 2ème place à la Flèche Wallonne 2012, était-ce la page noire du livre ?
Non, pas vraiment une page noire mais, même si cela reste une 2ème place, j’ai été déçue. J’étais vraiment à mon meilleur niveau quelques jours avant et je pensais être vraiment forte. Après la Flèche, je me suis reposée pour être en forme à Londres. J’ai pris des vacances pour y arriver en meilleure condition. Ça a été le meilleur moment de la saison.
Votre défaite a-t-elle été positive pour le reste de la saison ?
Je pense que oui. Je n’aime jamais perdre une course mais cela m’a motivée pour les Jeux Olympiques et les Championnats du Monde de Valkenburg.
Dans votre tête, vous semblez plus zen que l’an dernier…
Oui, l’an dernier, j’étais vraiment très concentrée pour les JO et je travaillais vraiment très dur pour arriver à décrocher la médaille d’or. Je n’étais jamais satisfaite et je voulais toujours faire plus de progrès. J’avais tendance à regretter beaucoup de choses. Maintenant, je suis plus relax et je suis juste heureuse d’être là et de faire du vélo. Donc, oui, je suis dans un meilleur esprit que l’an dernier.
Propos recueillis par Pol Loncin à Huy le 17 avril 2013.