Marc, j’imagine que vous êtes un directeur sportif heureux après ce Tour de France qui vient de se terminer. Vous attendiez-vous à de tels résultats ?
Avec 3 victoires d’étapes et une 4ème place au classement général je suis très satisfait. Avant le Tour j’imaginais une ou deux étapes et peut être un podium de Van Den Broeck. Donc on y est presque, si ce n’est un peu mieux même.
Au niveau des sprints, à quel échelon placez-vous André Greipel par rapport à Mark Cavendish ?
C’est difficile à évaluer. Cavendish est le champion du monde, il a gagné plus de 20 victoires d’étape sur le Tour. Greipel en est à 4 victoires pour sa 2ème participation sur le Tour seulement.
Jurgen Van Den Broeck termine 4ème de ce Tour de France. A l’avenir, comment devra t-il travailler et courir pour taquiner le podium et pourquoi pas le Maillot Jaune ?
Ce n’est pas à lui de changer quelque chose, c’est au parcours. Car il faut dire que cette année il y a eu beaucoup trop de contre la montre. Et ce n’est pas vraiment son truc. Et il y a eu trop peu d’arrivées au sommet, seulement 3 cette année, alors qu’il pouvait y en avoir 5 ou 6 les années précédentes. Mais avec le retour de Contador l’an prochain ce sera aussi autre chose.
Justement, comment anticipez-vous la 100ème édition du Tour de France qui débutera de Corse ? La Belgique sera logiquement moins mise en valeur par rapport à cette année. Ca change quelque chose pour vous ?
J’espère avant tout que ce sera une fête. Car le Tour c’est quand même le top et une 100ème édition c’est vraiment une grosse page d’histoire du vélo. Ca va démarrer de Corse, ça ne va pas être facile je pense. Avec le contre-la-montre par équipes à Nice on risque d’avoir déjà quelques écarts au classement, il pourrait y avoir plusieurs surprises.
On évoque beaucoup d’idées en ce moment pour tenter de dynamiser les prochaines éditions du Tour de France. Que pensez-vous par exemple de réduire les effectifs des équipes ?
Là vous n’êtes pas à la bonne adresse pour un avis favorable à cette mesure. Parce que moi j’ai un leader pour les sprints et un pour le général. Neuf coureurs c’est le minimum pour espérer mener à bien les objectifs prévus. Si vous êtes à 7 coureurs ce n’est plus possible.
Et 8 coureurs ? On a vu que le Team Sky s’est débrouillé avec 8 coureurs durant quasiment toute la durée du Tour…
Oui mais vous avez dit le plus important… C’était le Team Sky. Il n’y a pas d’autres équipes qui peuvent se permettre d’avoir 8 coureurs aussi forts qu’eux. Ca coûte trop cher !
Très bien, et pour ce qui est d’instaurer des bonifications aux sommets des cols ou bien aux arrivées d’étapes ?
Oui c’est une idée qui pourrait marcher. Au moins les coureurs seraient obligés de faire des efforts, ce qui n’est pas le cas cette année.
Enfin, on en a déjà un peu parlé, que pensez-vous de mieux équilibrer le rapport entre chronos individuels et arrivées aux sommets ?
Oui je suis d’accord. C’est un plus pour notre équipe ça ! Pas sûr par contre que le Team Sky soit aussi d’accord que nous (rires).
Quelle idée est, selon vous, la priorité à mettre en œuvre pour la 100ème édition ?
Le parcours est déjà fait je pense pour l’an prochain. Donc je ne peux pas changer grand-chose. Mais bon, c’est le cyclisme aujourd’hui, les équipes s’adaptent au fil du temps. Mais il est clair que si l’on change un peu les règles du jeu, les équipes vont devoir s’adapter.
Enfin, dernière question, un contre-la-montre par équipes est-ce une bonne chose pour vous ? Ne serait-ce que pour la cohésion qu’il peut apporter dans l’équipe ?
On a vu que le Giro, la Vuelta organisaient souvent des contre-la-montre par équipes. Mais au classement final ça ne change rien, c’est toujours le plus fort qui l’emporte. Par contre c’est vrai que c’est bon pour l’osmose. Il y a longtemps j’avais gagné un chrono par équipes avec Panasonic et ça donne une super ambiance dans l’équipe pour la suite.
Propos recueillis le 22 juillet à Paris.