Marc, quel bilan du Tour de France faites-vous pour l’équipe Lotto-Soudal ?
Je crois pouvoir dire qu’on a fait un bon Tour ! Nous étions venus pour gagner des étapes, nous en avons remportées quatre avec André Greipel à Zélande, Amiens, Valence et Paris. Quand on gagne quatre étapes au sprint avec un coureur comme Greipel, on peut estimer qu’on a fait un bon Tour.
Avec quatre victoires d’étapes, André Greipel a-t-il pris le dessus sur Mark Cavendish ?
Sur ce Tour-ci, oui ! Pour moi André a été le meilleur. Il a eu une accélération énorme et a montré qu’il était le plus rapide sur les 200/300 derniers mètres.
Tony Gallopin était sorti des Pyrénées dans le Top 10 du classement général avant de sombrer dans les Alpes pour finir 31ème, comment analysez-vous son parcours ?
Nous étions venus pour gagner des étapes, pas pour jouer le classement général. Avec Tony, on y est allé au jour le jour. On a vu qu’il était bien placé au général, qu’il se sentait bien. A un certain moment, il s’est lui-même interrogé. Il m’a demandé s’il devait se concentrer sur le classement général ou lâcher prise pour avoir une meilleure chance de viser une étape. Je l’ai encouragé à essayer de faire un bon classement. Mais dans les Alpes il a pris cher. Il a attrapé un rhume après le Plateau de Beille, et de là c’était fini. On n’a plus retrouvé le Gallopin des Pyrénées.
Au vu de ce qu’il a démontré, pensez-vous qu’il soit un coureur de Grand Tour ?
Je n’en perds pas l’espoir en tout cas ! Je suis fier de la performance de Tony. C’est déjà important de le savoir. Cette année ça n’a pas fonctionné, ceci pour plusieurs raisons. Mais je crois que le jour où nous voudrons vraiment faire un classement dans le Tour, nous serons capables de le faire avec lui.
Pourriez-vous dès lors concevoir que l’équipe Lotto-Soudal soit construite en partie autour d’André Greipel, l’autre autour de Tony Gallopin ?
Nous l’avons déjà fait plusieurs fois par le passé avec Jurgen Van Den Broeck. Tony, c’est quelqu’un qui n’a pas besoin de beaucoup plus que quelques personnes autour de lui. Il sent bien la course, c’est important. Nous allons tirer des conclusions avec lui et décider de quelle façon nous aborderons le Tour les années futures.
Quel sentiment vous a laissé le scénario de ce Tour de France 2015 ?
Beaucoup de choses. J’avais dit au mois d’octobre en découvrant le parcours du Tour que beaucoup d’éléments entreraient en compte et coûteraient cher à la fin : le vent, les bordures, la nervosité, les pavés… Au classement général, les plus touchés ont été les Français. Ce fut un Tour exigeant durant lequel il a peut-être manqué à certains moments quelques étapes de transition. De là à dire que Nairo Quintana a perdu en Zélande, non, c’est Chris Froome qui y a gagné le Tour ici.
Quelle sera l’articulation de l’équipe Lotto-Soudal sur la prochaine Vuelta ?
Nous irons avec Maxime Monfort et Jurgen Van Den Broeck, donc nous nous concentrerons en partie sur le classement général. Ce ne sera pas une Vuelta pour les sprinteurs non plus, et je trouve que ça devient dangereux de ne plus vouloir de sprints sur les Grands Tours. Si on commence à écarter cette catégorie de coureurs d’épreuves comme le Giro, le Tour ou la Vuelta, ça devient très embêtant.
Propos recueillis à Paris le 26 juillet 2015.