Manolo, vous êtes sur le point de revenir avec une équipe amateur parrainée par Aldro Energia. Devons-nous appeler cela un come-back ?
Oui, il y a cette opportunité de revenir avec une équipe amateur qui comptera entre dix-huit et vingt coureurs. Nous serons au départ de courses dans toute l’Europe, pas seulement en Espagne. Pour le moment, cela me convient très bien. A l’avenir, dans deux ans peut-être, il sera possible d’envisager être en Continental Pro ou en WorldTour. Mais pour l’heure c’est déjà un vrai retour.
Où en êtes-vous dans le recrutement de vos coureurs ?
Nous connaissons une grande partie des futurs coureurs. 30 % de l’effectif sera composé de garçons de 18 ans. Le reste de l’équipe aura moins de 23 ans. Seuls nos deux capitaines de route, âgés de 24 ans, ne seront pas Espoirs. Pour le moment, tous nos coureurs sont espagnols et tous sont très heureux de faire partie de ce projet. Nous restons ouverts au recrutement d’étrangers.
Vous avez vous-même été sollicité par le sponsor de l’équipe…
C’est la société Aldro, une compagnie d’électricité et le sponsor principal de l’équipe, qui a pris contact avec moi. Il y a quatre ans déjà, ils m’avaient appelé et je leur avais répondu que ce n’était pas le bon moment sans pour autant fermer la porte pour le futur. Trois ans plus tard, ils m’ont rappelé et m’ont demandé si ce pouvait être le bon moment pour moi pour revenir.
L’ombre d’un doute a-t-elle accompagné votre décision ?
Non, bien sûr que j’avais envie de revenir. Cette fois-ci je n’ai pas hésité un seul instant et j’ai accepté leur proposition tout de suite. Il y a quatre ans, c’était différent. Ce n’était pas le bon moment.
Le cyclisme a-t-il changé depuis votre prise de recul après l’affaire Puerto il y aura bientôt dix ans ?
Quelle est la vraie question ? Le dopage ? Le cyclisme n’a pas changé. Les voitures suiveuses, les coureurs, les courses, les parcours, les dénivelés, rien de tout cela n’a changé, tout est pareil. En ce moment, le cyclisme va bien. Et dire qu’il n’en a pas toujours été ainsi ne serait pas une bonne chose selon moi. Quelle que soit leur époque, Anquetil, Merckx, Hinault ou Indurain ont été été des champions.
Pensez-vous aimer davantage le vélo aujourd’hui ?
Pour moi, c’est comparable, même si aujourd’hui c’est plus professionnel. Le plus beau cyclisme, ça reste pour moi celui d’Eddy Merckx. Mais je reste un passionné.
A 56 ans, pensez-vous encore pouvoir apporter quelque chose au cyclisme ?
Je sais que cela sera très difficile pour moi mais je veux de nouveau avoir un rôle à jouer dans le cyclisme. Dans le futur, je pense déjà au Tour de France, au Tour d’Italie, aux classiques. C’est mon retour.
Propos recueillis à Friedrichshafen le 26 août 2015.