Loïc, quel sentiment vous procure le fait de débuter 2015 dans la peau d’un néo-pro ?
Ça fait plaisir et ça fait tout drôle. À la présentation de l’équipe à Roubaix, on n’a jamais eu autant de personnes pour venir nous voir ! On sort des rangs amateurs et on entre dans un autre monde, celui des professionnels. On va essayer de faire du mieux possible, mais pour l’instant, je ne prends que du plaisir.
Vous sortez qui plus est d’une saison parfaite au sein du GSC Blagnac-VS 31.
Tout à fait, c’était un peu l’année inattendue. Je me suis donné tous les moyens de réussir. J’ai beaucoup travaillé et ça a payé. Ça a été ma meilleure année. Maintenant, je me retrouve dans la cour des grands. Une page s’est tournée chez les amateurs. Une nouvelle s’ouvre avec les professionnels.
Vous imaginiez-vous atteindre ce niveau à la même époque il y a un an ?
Non, je n’y aurais pas cru du tout ! L’objectif était de passer professionnel, c’est clair. Mais passer dans une aussi grosse équipe, je n’y aurais pas cru une seule seconde.
Quelles seront les grandes lignes de votre programme ?
Après le Challenge de Majorque, j’aurai un gros trou jusqu’au Tour du Haut Var. J’irai ensuite aux Trois Jours de Flandre-Occidentale. Puis je passerai au Critérium International avec quelques courses entre temps.
Votre parcours est aussi assez atypique puisque vous avez fait vos armes en Espagne, dans l’équipe-réserve d’Orbea. Qu’y avez-vous appris ?
L’espagnol (il rit) ! Plus sérieusement, j’ai progressé chaque année en franchissant des paliers petit à petit. Je n’ai pas perdu de temps contrairement à certains coureurs en France qu’on jette dans le grand bain en 1ère catégorie, qu’on ramasse à la petite cuillère et qu’on ne revoit plus jamais. Ça m’a permis de faire mon trou petit à petit et de me retrouver où je suis aujourd’hui.
C’est un parcours similaire à celui de Romain Sicard…
Je ne cherche pas à me comparer. Romain est un très bon ami à moi. Il est passé par Orbea, l’équipe dans laquelle j’étais réserve. Il a suivi un beau parcours. J’essaye de tracer ma route, de suivre mon chemin personnel. Ce que je cherche par-dessus tout, c’est de n’être comparé à personne.
Votre profil est-il déjà cerné ?
Pas spécialement. Je suis plutôt puncheur-sprinteur. Je suis assez lourd, mais je passe quand même partout. On verra sur le long terme. Pour le moment, je suis là pour apprendre. Je vais faire un peu de tout et essayer à peu près toutes les courses. C’est ce qui me dira si je suis mieux en sprinteur, en coureur de classiques pavées ou en montagne.
Cela correspond à la philosophie de l’équipe ?
Clairement ! Je suis un passe-partout. C’est le top pour faire l’équipier. Je suis encore jeune. Ça me permet de m’étalonner, de voir ce qui me correspond le mieux.
Votre stage l’an dernier a montré que vous n’aviez pas froid aux yeux. En atteste ce GP de Wallonie où vous passez à l’attaque…
C’est vrai que je ne fais aucun complexe. Je ne m’intéressais pas spécialement au milieu professionnel. Je ne connaissais pas forcément les coureurs. Je m’amuse à regarder les noms sur le cadre en course. Pour l’anecdote, quand je me retrouve à l’avant, c’était en contre-attaque de Samuel Dumoulin. Je connaissais vaguement de visage, mais sans plus. Finalement ça a payé. Je le répète, sur les courses, je ne fais aucun complexe.
L’équipe attend-elle de vous que vous assumiez un rôle d’équipier ?
C’est ça, faire l’équipier, progresser sur le plan physique. J’ai signé pour deux ans. Cette année, c’est sans pression. L’an prochain, il y en aura peut-être un peu plus avec davantage de résultats qui me seront demandés. Comme on dirait aux élèves de troisième : cette année ressemblera à un stage d’observation (il rit) !
Vous ne vous fixez pas d’objectifs personnels ?
Non, pas spécialement, même si personnellement j’aimerais me montrer un peu. Je n’ai pas forcément de course en tête. Quand je dis que je veux me montrer, ce n’est pas forcément par des résultats. Ça passera par ma combativité, mon travail. J’ai fait une croix sur le résultat cette année. Je sais que je n’irai pas gagner de course. Mais mon but est d’aider l’équipe au mieux et que mes leaders remportent le plus de courses possible.
Propos recueillis le 26 janvier 2015 à Roubaix.