Kévin, vous faites actuellement vos débuts chez les professionnels, comment cela se passe ?
Plutôt bien. L’équipe se comporte bien et personnellement ça va. J’ai quelques appréhensions dans le peloton vis-à-vis du placement. Il faut vraiment frotter et ce n’est pas trop mon fort. Mais la condition est là et j’espère poursuivre dans ces bonnes dispositions. Il est clair que tout le monde est motivé pour bien faire en ce début de saison. Le peloton est très nerveux, donc à nous de faire attention, de ne pas trop prendre de risque en ce début d’année car la saison est très longue. On attend les beaux jours !
Comment avez-vous terminé l’Etoile de Bessèges ?
La récupération se fait plutôt bien, ça va, mais j’ai senti qu’il me manquait encore un peu de condition pour entamer les deux derniers jours. Ca va venir au fil des courses et je ne m’en fais pas.
Quelle est la principale différence entre ce que vous connaissiez jusque-là et ce que vous découvrez chez les pros ?
Chez les amateurs, ça ne se jouait pas forcément par rapport au placement mais plus à la pédale. Ca attaquait à droite, à gauche, tandis que chez les pros il faut vraiment être placé, appréhender chaque virage, car ça peut attaquer à tout moment. Ca va hyper vite. C’est vraiment plus le placement qui prime.
Avec les conditions venteuses rencontrées à Bessèges, le placement devait prendre encore plus d’importance ?
Exactement. Moi qui n’aime pas trop frotter, je m’en suis rendu compte. J’ai fait l’élastique toute la journée et à force de descendre et remonter le peloton, en fin de course, on le paie cash. Ca m’est arrivé vendredi en pétant à 10 bornes de l’arrivée. Mais c’est ainsi qu’on apprend. On fait la faute une fois mais pas deux.
Quel était votre rôle sur cette épreuve ?
J’étais plus là pour un leader comme Thomas Voeckler ou Cyril Gautier. Je suis là pour les aider au maximum, pour les emmener au pied des côtes dans les meilleures positions. Personnellement, je ne suis pas là pour faire un résultat. Mes leaders sont en bonne condition pour un début de saison et ça se présente bien pour la suite de l’année, ça nous met tous en confiance.
Quel va être votre programme dans les semaines à venir ?
Je vais enchaîner avec le Tour d’Afrique du Sud, du 19 au 26 février, puis je ferai une coupure d’une semaine et demie pour reprendre sur la Classic Loire-Atlantique. La suite, on verra plus tard.
L’effectif de l’équipe Europcar est plus léger que les années passées, cela signifie-t-il qu’un néo-pro comme vous aura davantage l’occasion de courir ?
Oui, certainement. Nous sommes vingt-deux dans l’équipe mais je fais confiance aux directeurs sportifs et ça ne veut pas dire que nous allons faire toutes les courses. Quand on est néo-pro, il ne faut pas se cramer. Je fais confiance à ceux qui m’encadrent.
Avez-vous été inquiet en fin d’année lorsque l’avenir n’était pas assuré pour la reprise de Bbox Bouygues Telecom ?
Oui, il y a eu un peu d’appréhension pour tout le monde. Un peu moins pour moi parce qu’il n’était pas sûr que je passe pro. Je suis allé chercher ma place au fil des mois en étant stagiaire, mais ça a fait du bien au moral pour toute l’équipe que nous repartions en 2011.
Vous êtes le troisième coureur ultramarin à intégrer le peloton pro après Rony Martias et Yohann Gène, comment êtes-vous arrivé au vélo ?
J’ai un grand frère et je voulais faire comme lui étant petit. J’ai suivi son exemple, j’ai commencé le vélo très jeune à l’âge de 5 ans. La passion est toujours restée et je suis arrivé au Vendée U à 18 ans. J’ai alors commencé à découvrir le vrai vélo. Depuis, tout me réussit bien.
Propos recueillis à Alès le 5 février 2011.