Le beau doublé avec Brunel | © Thomas Maheux
Après quelques mois au sein de la Conti Groupama-FDJ, te voilà maintenant en World Tour. Quand et comment as-tu appris la nouvelle ?
J’ai appris la nouvelle le 18 Mars, c’est Jens Blatter manager de l’équipe Conti, qui m’a appelé en soirée pour m’annoncer que je vais passer le 28 Mars.
Que retiens-tu de ton passage au sein de la Conti avec tes coéquipiers et le staff ?
Je retiens beaucoup de beaux moments, toute l’équipe est très professionnelle. Cet hiver nous sommes allés deux fois en Espagne pour préparer la saison du mieux possible. On a aussi passé deux superbes semaines sur l’Essor Basque où on logeait sur place dans une grande maison tous ensemble. Pour la cohésion c’était très important. Je retiens également la motivation du staff, tu sentais que chacun voulait faire du mieux possible pour qu’on puisse performer. Dans le groupe on retrouvait aussi 8 nationalités différentes, ce que j’ai trouvé très enrichissant. Je me sentais très bien au sein de l’équipe et je les remercie pour les quelques mois que j’ai pu passer avec eux.
On t’a souvent vu à l’avant dans les échappées et te sacrifier pour tes équipiers. Penses-tu que ce sens du collectif a pesé dans la balance ?
Dès le début de la saison j’avais de bonnes sensations, je souhaitais me faire plaisir et faire des gros efforts pour progresser en vue des courses importantes qui arrivent plus tard. Si je vois qu’un coureur de l’équipe a plus de chance que moi, c’est clair que je vais tout faire pour qu’il gagne. Avec Alexys Brunel j’ai passé par exemple une superbe journée à l’Essor Basque, il a gagné et j’ai terminé deuxième. Je ressentais la même chose, c’est comme si c’était moi qui avait levé les bras. En plus il m’a redonné ça en travaillant pour moi au Bédat. Ensemble on est plus fort que seul et je pense que c’est un message qui est passé et validé dans la Conti. Le travail des coéquipiers est valorisé par le staff.
Tu réalises un rêve de gosse, quelle a été ta première réaction ?
C’est sûr que je réalise un rêve de gosse, dès l’âge de 10 ans je savais ce que je voulais. Tout s’est bien passé en arrivant au CCF en espoir 1 et en étant stagiaire chez AG2R La Mondiale en espoir 2. En troisième année espoir j’ai connu une saison compliquée mais je n’ai jamais arrêté de travailler dur pour réaliser mon rêve. J’ai cherché les causes de ma contre-performance et changé ce qu’il fallait pour inverser la courbe et continuer à progresser. Cet hiver j’ai travaillé dur, je savais que ça allait être une année importante mais je n’avais aucune pression de l’équipe. Mentalement j’étais beaucoup plus fort que l’an passé. J’espérais rejoindre la World Tour à la fin de la saison, alors signer dès le mois de Mars… Toutes ces périodes délicates m’ont appris à me concentrer sur le plus important et de ne pas regarder ce que les gens pensent ou ne pensent pas de moi. Je me suis concentré sur moi et profité de vivre la vie que je vivais sur et hors du vélo. C’était la clé de la réussite.
Ravito pour Kevin Geniets | © Thomas Maheux
Comment se sont passés tes débuts dans le grand bain lors de la Classic Loire-Atlantique et Cholet Pays de la Loire ?
Mes débuts se sont très bien passés. Mon rôle était très clair vu qu’on avait l’un des sprinteurs les plus rapides avec Mars Sarreau. Je roulais dès le début de course en tête du peloton pour contrôler l’échappée et on a été remercié directement avec une victoire le dimanche. Je suis satisfait d’avoir eu de bonnes sensations pour mes débuts chez les pros. J’ai profité de chaque moment.
Quel sera ton rôle cette année ? Dans quel front seras-tu ?
Mon rôle est celui d’un équipier et d’apprendre. Je suis arrivé dans une équipe au plus haut niveau mondial mais je souhaite continuer de progresser doucement et ne pas griller les étapes. Je serai beaucoup avec Marc Sarreau sur le front des Coupes de France, avant de découvrir d’autres épreuves un peu plus tard dans la saison.
Connais-tu ton programme de courses pour les semaines à venir ?
Je vais disputer le Tour des Flandres U23 avec la sélection du Luxembourg ce dimanche, avant de faire Paris-Camembert et le Tro Bro Léon avec Groupama-FDJ.
Préparation d’avant course | © Thomas Maheux
Quelle épreuve te fait rêver ?
C’est le Tour des Flandres. J’ai eu la chance de performer dessus chez les espoirs, c’est une course où il faut savoir ce qu’on veut. Il faut se replacer tout le temps, faire très attention aux changements de direction et s’adapter aux mauvais états des routes. C’est très dur mentalement et physiquement, mais ma détermination m’aide sur ce type d’épreuve.
Ce passage en World Tour change-t-il quelque chose dans ton quotidien ? Gardes-tu le même entraineur ou pas ?
Un petit peu oui, j’ai changé d’entraineur il y a deux semaines. Depuis Octobre dernier je travaillais avec Nicolas Boisson, ce que j’ai beaucoup apprécié. On avait la même vision du vélo et de l’entraînement, il est très motivé et impliqué dans le travail du coup ça collait très bien. Maintenant je travaille avec Julien Pinot, les deux sont très similaires alors le changement se passe bien. A la fin de la saison je vais également repartir à Chambéry pour m’installer là-bas, c’est une région que j’apprécie beaucoup. Mais je reste à Besançon pour le moment afin de rester avec mes anciens coéquipiers car je me sens très lié à ce groupe.
Par Maëlle Grossetête