Session de home-trainer sur le balcon | © Kevin Geniets
Domicilié à Aix les Bains, tu as passé le confinement chez tes parents au Luxembourg. Pourquoi as-tu fait ce choix ?
J’ai commencé mon confinement ici en France à Aix les Bains mais après deux semaines j’ai décidé de rentrer chez mes parents au Luxembourg. Mentalement j’avais du mal à faire des séances de home-trainer tous les jours, je sentais que je m’entraînais mais que la forme baissait quand même. Au Luxembourg, on était confiné avec l’exception de pouvoir rouler sur les routes en solitaire. J’ai donc pu reprendre avec des sorties de 2/3 heures, j’ai apprécié pouvoir rouler dehors.
Comment te sens-tu actuellement physiquement et mentalement ?
Physiquement je commence à me sentir bien. Au Luxembourg j’ai fait que des petites semaines pour entretenir et dès mon retour en France après le 11 Mai, j’ai repris un bon volume. Je sens que la forme revient et les entraînements font d’autant plus plaisir quand tu te sens bien.
Sur l’aspect mental au début j’ai eu du mal car j’étais concentré sur les classiques flandriennes depuis novembre dernier. Je m’étais entraîné pour ceci, j’avais jobbé pour ça, et quand d’un coup on te prend cet objectif c’est dur. Au début ça a été compliqué de se détacher de toute la situation mais maintenant j’ai réussi. Je m’entraîne très bien mais je ne pense pas à ce qui se passe autour de nous.
Kevin Geniets | © N.Götz
De retour en France, as-tu remarqué une différence dans la vie en générale ?
Oui j’ai remarqué une différence, au Luxembourg l’Etat a fait livrer à tous les citoyens des masques, c’était obligé de partout (magasins, stations essence…). Une fois de retour en France c’était un peu le contraire, même si depuis un petit moment j’en vois de plus en plus, mais il y a un temps de retard.
Comment sont organisées tes semaines actuellement ? Arrives-tu à bien t’entraîner, avec des objectifs seulement lointains ?
J’arrive vraiment à bien m’entraîner. Au début de cette crise sanitaire j’ai parlé avec Julien Pinot, mon entraîneur, et on a regardé sur ce qu’on va axer pendant les mois avant la reprise. Un point important pour nous était la force, la musculation et le gainage. J’ai la chance d’être dans le cadre olympique du Luxembourg qui travaille ensemble avec le LIHPS (Luxembourg Institute for High Performance), ils m’ont donné la possibilité d’avoir un coach personnel pour tout ce qui concerne la musculation et le gainage. C’est enrichissant puisqu’il était un des meilleurs du monde, il est médaillé de bronze des Jeux Olympiques 1988 en haltérophilie.
Le calendrier UCI sorti, as-tu une idée de ton programme pour les mois à venir ?
Non l’équipe attend encore un peu avant de se plonger dans les programmes de courses vu qu’il y a des incertitudes. Je l’ai regardé très vite sans me prendre la tête. En ce moment je veux vraiment me concentrer sur l’entraînement au lieu de me rendre fou avec des programmes de courses qui changent toutes les semaines.
Kevin Geniets au Het Nieuwsblad | © Jens Morel
Si il n’y a pas de changement, la saison sera très condensée entre Août et début Novembre. Il va falloir faire des choix, combien de pics de forme sont prévus sur cette séquence de 3 mois ?
Comme pour le programme de courses, c’est encore tôt pour en parler. Je vais voir cela avec Julien et mon DS référent. Je vais continuer à bien travailler, pour moi la saison n’est pas terminée et je souhaite la finir comme je l’ai commencé.
Vas-tu en profiter pour faire des stages entre Juin et Juillet ?
Je vais surement faire un stage personnel en montagne. C’est plus facile de mettre en place un cycle qui est entièrement dédié à l’entraînement et la récupération.
Les deux Grand-Prix au Canada (Québec et Montréal) étant maintenus, envisages-tu d’y aller ? As-tu une crainte du confinement au retour en France ? Comment vois-tu tout cela ?
J’ai eu de superbes expériences sur ces courses l’an dernier, ça se passe à l’usure comme j’aime. Mais là-dessus aussi il faut voir comment la crise sanitaire évolue. Je ne peux pas imaginer que les équipes vont envoyer 7 coureurs et du staff, si après on est non compétitif pendant un petit moment vu qu’on doit se confiner.
Par Maëlle Grossetête