Julien, vous avez encore été devant une bonne partie de la journée sur la quatrième étape du Tour du Colorado, c’est un bon signe ?
Oui, j’ai vu un gros coup qui est parti dès le départ. Un coureur de Champion System a relancé derrière, juste avant la bosse. J’étais avec trois-quatre coureurs qui ne collaboraient pas. Quand je me suis relevé, ils m’ont attaqué, et je me suis retrouvé en carafe. J’avais pas mal de retard, au pied du col, j’ai décidé de faire la bosse bien comme il faut et j’ai recollé. Jens Voigt était déjà parti, c’était compliqué. Il marchait très fort, derrière ça s’entendait moyen. Avec l’altitude, c’était encore difficile à gérer, on est restés sur des plateaux à 3000 mètres, c’était difficile de gérer ses efforts.
Malgré tout, vous êtes encore devant, ça va de mieux en mieux ?
Oui, franchement, je me suis étonné. Dans la bosse je ne pensais pas que j’allais arriver à revenir aussi facilement sur le groupe de devant. Quand je voyais comment ça montait, ça n’avait pas l’air de chômer. Les jambes répondent de mieux en mieux apparemment. Il me reste deux étapes. Je vais retenter demain, et j’espère que ça sourira un peu.
Ces deux journées passées, vous avez fait des découvertes : les routes en terre battue et les passages à plus de 3500 mètres d’altitude, comment est-ce ?
Les routes, on les gère comme on peut. Il ne faut pas se fier aux données des compteurs. Il faut se gérer, c’est certain qu’on va moins haut dans l’effort. Quand je vois mes données SRM le soir, je vois que je suis à 60 % de mes capacités, je ne développe pas beaucoup de puissance. Les efforts sont comptés, les cartouches limitées. Pour récupérer d’un gros effort, c’est compliqué. Il faut optimiser son rendement de pédalage, rester concentré sur l’effort qu’on fait, s’économiser au maximum.
Les 11 kilomètres du pied du Cottonwood Pass et le sommet en terre battue, ça vous a fait penser à quoi ?
Aux strade bianche en Italie. C’était sympa, dans les bois, vraiment très beau. Comme aujourd’hui, des paysages magnifiques, vraiment très sympas. Pas de crevaisons à déplorer, tout s’est bien passé.
Propos recueillis à Beaver Creek le 23 août 2012.