Julien, comment avez-vous négocié le final de la 3ème étape du Tour de la Provence à Notre-Dame-de-la-Garde ?
C’était vraiment très nerveux au pied, comme on s’y attendait. J’ai été gêné par une moto qui était restée sur l’extérieur. J’ai dû mettre un coup de patins et j’ai perdu pas mal de places. J’ai fait l’effort pour revenir. Sur le final, Jonathan Hivert était très fort dans le groupe où j’étais. Il m’a manqué un peu de fraîcheur, sans doute à cause de l’enchaînement avec le Tour du Haut Var. J’étais un peu diesel : j’étais bien, j’avais la force, mais pas la fraîcheur pour faire un effort aussi sec.
C’est ce placement qui vous empêche de signer un meilleur résultat qu’une 5ème place ?
Sur un final comme celui-là, ça se joue au millimètre. Beaucoup de coureurs se sont garés. Il fallait boucher les trous dans les droite-gauche. C’était compliqué de doubler. Donc dès qu’un coureur s’écartait, c’était une relance supplémentaire à faire en comparaison des autres qui menaient leur tempo. C’était vraiment difficile.
Avez-vous des regrets ?
Non, comme on dit ici, je me suis mis chiffon. Je n’ai rien à me reprocher. C’est peut-être mon meilleur début de saison depuis que je suis passé pro. J’ai eu une bonne préparation hivernale où je me suis remis en question. Ça va mieux.
Qu’avez-vous modifié ?
Depuis quatre ans, je n’avais pas eu de préparation hivernale entre les problèmes avec Sojasun qui ont été difficiles à digérer et un programme de courses qui se terminait tardivement en Chine. Les saisons à rallonge, ce n’est pas facile. Les déplacements sont sympas, mais on hypothèque toujours sa saison suivante. J’ai fait un gros travail cet hiver, sur les fondamentaux, les bases. J’ai même poussé le vice en ne faisant pas uniquement du volume et en commençant à faire des intensités au mois de décembre. Aujourd’hui, ça ne roule pas moins vite en début de saison. Le haut niveau, c’est du GP La Marseillaise jusqu’à la fin du mois d’octobre. Et il faut être concentré du début à la fin pour faire des résultats.
La non-sélection de Delko Marseille Provence KTM pour le Tour de France est donc digérée.
Pour moi, ça n’a jamais été une déception. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Il faut avoir un peu d’humilité et être heureux d’être à ce niveau-là en étant invités sur Paris-Nice et le Critérium du Dauphiné dès notre deuxième année en Continentale Pro. On va essayer de bien figurer sur ces deux courses. On pensera au Tour de France dans les années futures.
Paris-Nice constitue-t-il votre prochain gros objectif ?
Oui, pour toute l’équipe c’est un moment clé. Il faut que tous les efforts consentis depuis le début de saison se reportent sur Paris-Nice. On espère faire un beau Paris-Nice pour clôturer comme il se doit ce début de saison. Sans dire que je coche une étape en particulier, bien figurer sur une étape, ce serait déjà beau.
Vos performances du début de saison consolident aussi votre dossier pour la Vuelta.
C’est positif, mais ce ne sont pas les seuls paramètres à entrer en jeu. Il faut rester concentré et aller de l’avant comme on le fait. On verra si les organisateurs de la Vuelta nous donnent l’occasion d’y participer.