Jonathan, on ne peut y couper, comment s’est passé votre hiver ?
Plutôt bien. Nous avons eu une météo correcte pour rouler. A partir de là, on a réussi à travailler correctement. Nous avons fait deux stages avec l’équipe, on revient tout juste du second en Espagne. Nous avons bénéficié là-bas d’un temps assez beau pour refaire des charges de travail et arriver dans de bonnes conditions en début de saison. Nous sommes tous à peu près corrects, sans blessés. A priori, nous sommes dans de bons temps de passage pour débuter l’année correctement.
C’est aussi votre ressenti à titre personnel ?
Oui. Je ne suis pas dans mon meilleur hiver. Disons que j’en ai connu de bien meilleurs que ça, mais j’ai volontairement essayé de décaler ma condition car j’arrive généralement vite en forme. Cette fois je n’ai pas fait de cyclo-cross afin de retarder au maximum l’arrivée en forme. Je vais peut-être être un petit peu tendre au Grand Prix La Marseillaise puis à l’Etoile de Bessèges mais ça ne m’inquiète pas outre-mesure car il y a bien d’autres courses après.
Dans quel but avez-vous souhaitez différer votre premier pic de forme ?
Je ne prends pas de poids l’hiver, si bien que lorsque je dispute des cyclo-cross durant la trêve, j’arrive en forme très vite en début de saison. Trop vite, même, avant les courses. Du coup, les deux à quatre semaines durant lesquelles je suis super en forme ne me servent pas à grand-chose, si ce n’est qu’à s’entraîner. En décalant un petit peu, je suis un petit moins bien, mais même comme ça on se débrouille parfois très bien quand même. Je ne suis pas inquiet.
Est-ce la seule chose que vous ayez modifiée dans votre préparation ?
Globalement, oui. Je n’ai pas modifié grand-chose. Je n’ai pas fait plus ou moins que les années passées. Je me suis entraîné en fonction de la météo. Les jours où ils faisaient beau, je rallongeais un petit peu, c’est surtout ça qui change.
Question météo, on a été gâtés cet hiver, c’est un plus pour la préparation ?
Pas forcément car justement tout le monde a été gâté. Nous ne sommes pas plus en avance que les autres. Je pense même que tout le monde est dans les temps cette année. Je l’ai ressenti aussi avec des copains qui courent dans d’autres équipes. Tout le monde a très bien roulé, ça va être du haut niveau d’entrée de jeu je pense.
Quels sont les objectifs que vous avez en vue cette année ?
Faire mieux pour commencer, ce qui implique de gagner des courses. Le but c’est de gagner et saisir toutes les occasions qui vont se présenter. Les jours où on se sent moins bien, il faut garder en tête qu’on peut quand même avoir une occasion. Je vais tâcher d’exploiter à fond les moindres ouvertures. Je serai à l’affût de toutes les brèches dans lesquelles je pourrai m’engouffrer pour ne pas laisser ma place.
Y a-t-il des courses qui retiennent d’ores et déjà votre attention ?
Il y a la Coupe de France qu’on ne doit pas négliger, je pense à Paris-Nice aussi, qui est une course importante pour nous et sur laquelle j’aimerais faire bonne figure. Il y a beaucoup d’objectifs. Au-delà de cela, il y a aussi tout le travail à accomplir autour de Jérôme Coppel et de l’équipe.
A 26 ans, quel est aujourd’hui votre domaine de prédilection ?
Je suis plutôt bien en début de saison. Je commence bien les saisons, j’aime bien quand il fait froid. Je réussis bien aussi mes fins de saison. Là où je me sens le mieux, c’est dans des petits groupes d’échappés. A partir du moment où je suis dans un groupe qui va jouer la gagne, je me débrouille assez bien, soit par ma rapidité au sprint par rapport aux autres, soit en étant malin, même si ça se retourne parfois contre moi. Voilà mes qualités. Je passe bien les bosses, pas trop les cols, mais il y a un éventail de courses assez large pour moi.
Vous comptez déjà six saisons professionnelles derrière vous, avez-vous le sentiment d’avoir franchi un cap l’an passé, avec trois belles victoires ?
J’ai fait une saison pleine, déjà, en courant du début à la fin. Un palier ? En quelque sorte parce que les années passées avaient été gâchées par des ennuis de santé. En 2010 je n’avais fait que la moitié de la saison à cause d’un genou. Quand on sort d’une année durant laquelle on n’a roulé que la moitié du temps, c’est difficile de se remettre dans la bonne allure. Cette année, après une saison pleine, je pense que je vais être plus régulier. A priori, ça devrait m’avoir fait progresser. Et puis j’ai un an de plus, un peu plus d’expérience, ça devrait jouer en ma faveur.
Par où passera votre programme de courses avant Paris-Nice ?
Je vais reprendre dimanche au Grand Prix La Marseillaise puis ce sera l’Etoile de Bessèges, le Tour du Haut Var et les Boucles du Sud Ardèche. Paris-Nice, je l’ai déjà fait une fois en 2009. C’est une belle course, très difficile, très exigeante avec la météo et un très gros niveau. C’est un objectif. J’avais déjà réussi un bon Paris-Nice il y a trois ans (NDLR : 2ème à Saint-Etienne, 4ème sur la Promenade des Anglais à Nice), j’aimerais y faire quelque chose.
Propos recueillis à Châteaubourg le 20 janvier 2012.