Jérôme Pineau (Quick Step) n’avait plus levé les bras depuis six ans lorsqu’il a coupé victorieusement la ligne d’arrivée de la cinquième étape du Tour d’Italie en mai dernier à Novi Ligure. Après six années de disette et d’innombrables places d’honneur, le puncheur français s’est alors relancé au plus haut niveau, celui qu’il côtoie depuis plusieurs années déjà : 3ème du Championnat de Zurich en 2004, 9ème de l’Amstel Gold Race en 2005, 11ème de Liège-Bastogne-Liège en 2007, 10ème de l’Amstel Gold Race en 2008, 2ème de la Flèche Brabançonne en 2009… Au Giro, Jérôme Pineau a donc retrouvé un physique et surtout un mental. La bonne spirale accrochée lui a permis de briller sur le Tour de France, portant longtemps le Maillot à Pois de meilleur grimpeur dont le coureur de 30 ans a fait l’objectif de sa prochaine saison.
Jérôme, vous avez mis un terme à votre saison. Avec quel regard sur les mois passés ?
J’ai réalisé une belle saison, elle s’est bien passée ! Le début d’année a été un peu compliqué et puis après il y a eu le Tour d’Italie, où j’ai remporté une étape à Novi Ligure et porté un maillot distinctif pendant une semaine. J’y ai fait deux autres places dans le Top 10, 7ème à L’Aquila et 3ème à Porto Recanati. Puis j’ai enchaîné avec le Tour de France, qui s’est très bien passé aussi, avec des échappées et le port du Maillot à Pois. C’est un bon bilan.
Vous attendiez-vous à une telle saison après plusieurs années mitigées ?
Disons qu’on s’attend toujours, en début de saison, à faire du mieux possible. On espère toujours avoir progressé d’une année sur l’autre. C’est vrai que cette année c’était la saison du renouveau pour moi. J’avais bien travaillé pour ça mais après on ne sait jamais. On s’entraîne pour cela l’hiver, le verdict il intervient en course.
Vous avez profité de vos bons résultats pour rempiler avec Quick Step, pourquoi avoir fait ce choix ?
Lorsque je me suis engagé avec Quick Step en 2009, j’avais besoin de changer d’air, de voir autre chose, de travailler différemment. Je pense qu’une expérience à l’étranger c’est toujours bon. Quand j’ai eu cette opportunité, je l’ai saisie. Chez Quick Step, nous sommes plusieurs coureurs d’une nationalité différente et nous sommes une grosse équipe, avec une vraie culture des classiques, qui sont mes courses préférées. C’est ce qui me plaît et c’est ce qui m’a poussé à rester là-bas.
Avez-vous déjà songé à vos objectifs pour 2011 ?
Mes objectifs l’année prochaine seront de faire aussi bien que cette année voire mieux. Et pourquoi pas décrocher le Maillot à Pois de meilleur grimpeur sur le Tour de France. J’y suis passé tout près cette année donc j’espère cette fois pouvoir le ramener à Paris. Le Tour de France occupe pas mal de mes pensées. J’aimerais y gagner une étape car c’est l’objectif de tout coureur français. La victoire d’étape sur le Tour, ça c’est un vrai objectif.
A propos du Maillot à Pois, que vous a-t-il manqué cette année pour faire la différence avec Anthony Charteau ?
Le fait d’avoir participé auparavant au Tour d’Italie m’a permis d’être très bien les deux premières semaines du Tour, mais je savais que je serais un peu moins juteux, moins saignant, moins fort en troisième semaine. J’en ai tiré des enseignements et je me préparerai différemment l’an prochain.
On dit d’ailleurs que le Tour de France passera l’an prochain par la Loire-Atlantique, qu’est-ce que cela vous inspire ?
C’est toujours un plaisir. C’est important car j’aime courir chez moi, j’aime faire le Tour et surtout passer en Bretagne et en Loire-Atlantique. C’est toujours un peu plus motivant bien qu’on soit toujours motivé lorsqu’on est au départ du Tour.
Comment avez-vous appréhendé les difficultés de Jean-René Bernaudeau à trouver un partenaire ?
J’espérais qu’ils allaient retrouver un sponsor. Pour le vélo, il était important que cette équipe-là continue. J’ai été attristé que ce soit si difficile pour Jean-René Bernaudeau mais la conjoncture actuelle fait que ce n’est pas facile de trouver de l’argent.
Votre saison 2010 est à présent terminée mais on vous a vu participer à un cyclo-cross chez vous à Vigneux-de-Bretagne, pourquoi ?
C’est surtout que j’aime courir chez moi car je suis Vignolais. J’habite à 2 kilomètres du circuit du cyclo-cross de la commune donc c’est toujours sympa de venir courir à la maison. J’ai des copains qui sont venus m’encourager sur le bord du circuit et en plus j’adore le cyclo-cross. L’an dernier j’en ai fait tout l’hiver, ça m’avait beaucoup plu. Cette année je pense refaire quelques cyclo-cross, j’aime vraiment ça.
Quel va être votre programme hivernal, justement ?
Je vais déjà commencer par me reposer, me ressourcer ! Je vais partir en vacances puis ensuite je reprendrai l’entraînement gentiment pour refaire toute la saison de cyclo-cross.
Propos recueillis par Pierre Arz.