Jérôme, quel a été votre parcours ?
Passionné par le sport cycliste et par l’entraînement, j’ai fait mes études supérieures en STAPS, où j’ai appris le métier d’entraîneur. Au cours de mon cursus universitaire, j’ai eu la chance d’effectuer mon stage au Pôle Espoir Auvergne et de devenir entraîneur au sein de la structure pendant dix ans. Parallèlement, j’ai créé ma propre entreprise d’entraînement cycliste : www.jeromefageolpersonaltrainer.com.
Quelles ont été vos motivations ?
Le fait de travailler au sein d’un Pôle m’a permis d’entraîner des coureurs de talent et de conduire les plus doués – et les plus sérieux – d’entre eux vers le haut niveau. Tout coureur, quel que soit son niveau, a besoin d’un entraîneur pour progresser et exploiter au mieux son potentiel physique. C’est comme ça que l’aventure en tant qu’entraîneur indépendant a commencé.
En quoi consiste votre rôle envers les cyclistes que vous suivez ?
Mon rôle consiste à les aider à progresser et à atteindre leurs objectifs, en leur proposant des programmes d’entraînement personnalisés, des conseils précis en rapport avec leur niveau de pratique, mais aussi un soutien psychologique.
D’où vous vient cette passion du cyclisme ?
Plus jeune, ma famille et moi-même partions en balade à vélo. Très vite, j’y ai pris goût, puis à l’adolescence j’ai été attiré par la compétition. J’ai donc rejoint le club cycliste de Brioude où j’ai commencé à apprendre le métier de coureur cycliste, grâce à l’aide des éducateurs du club. Ils m’ont aussi donné l’envie de transmettre ma passion du vélo aux plus jeunes et d’en faire mon métier.
Vous connaissez bien le cyclisme Auvergnat, parlez-nous en un peu. Pouvez-vous nous dire pourquoi la région Auvergne n’est pas encore au niveau des meilleures formations chez les amateurs ?
Je pense que de nombreux clubs auvergnats ont encore besoin de se structurer afin de répondre aux attentes d’un cyclisme moderne. Certains clubs en ont désormais pris conscience et travaillent dans ce sens pour offrir à nos jeunes talents auvergnats la possibilité de réaliser leurs ambitions au sein de structures de haut niveau adaptées, et proches de leur lieu de vie et d’étude.
Le cyclisme auvergnat compte, avec Romain Bardet, Florian Vachon ou Sylvain Georges, de beaux ambassadeurs…
Ce sont de grands sportifs, talentueux, mais qui ont aussi travaillé très durs pour arriver là où ils sont aujourd’hui. Etant donné mes fonctions, j’ai eu l’occasion d’en côtoyer certains, et je suis fier de les voir évoluer chez les professionnels. Ils méritent leur place parce que sont des coureurs sérieux et très respectables.
Vous entraînez Christophe Laborie depuis 2009, comment se passe votre relation ?
Notre collaboration a débuté courant 2009, après une saison 2008 pas à la hauteur des espérances de Christophe. Notre collaboration a tout de suite bien fonctionné. Je lui ai proposé une manière différente de travailler en diversifiant son entraînement, et en insistant sur le qualitatif. Il existe une relation de confiance mutuelle entre nous. Ceci m’apparaît essentiel pour la réussite d’un coureur. Christophe se connaît très bien aujourd’hui, d’ailleurs il participe activement à l’élaboration de son programme d’entraînement, autre élément essentiel pour réussir à ce niveau. Il a beaucoup appris au cours de ses deux premières années chez les pros : il a su encaisser les jours de course et des charges d’entraînement plus importantes. Il a également beaucoup travaillé pour l’équipe et a bien terminé sa saison 2012 ! Pour la nouvelle saison, Christophe a aussi d’autres ambitions et des envies de victoires chez les pros. Il monte en puissance progressivement. Il est sérieux et travailleur, donc je suis persuadé qu’il atteindra les objectifs fixés.
Quels ont été vos meilleurs moments en tant qu’entraîneur ?
Ils sont nombreux bien entendu puisque j’ai eu la chance de travailler avec des coureurs performants au cours des dernières années. Mais si je devais en citer quelques-uns, il y aurait le titre de championne de France Juniors en poursuite de Margot Ortega en 2008 et sa médaille d’argent en course aux points, la très belle 2ème place de Pierre Bonnet aux Championnats de France de l’Avenir en 2008 à Cusset, et bien sûr la très belle saison 2010 de Christophe Laborie, qui lui a permis de devenir coureur professionnel.
Quels sont vos rêves ?
Pouvoir continuer à exercer le métier d’entraîneur pendant encore de nombreuses années. C’est un métier enrichissant sur le plan personnel, qui permet la rencontre avec des sportifs de profils différents, auxquels il convient de s’adapter pour leur permettre d’atteindre leur meilleur niveau. Allier métier et passion, c’est une chance !
Que peut-on vous souhaiter pour l’année qui arrive ?
A moi, je ne sais pas, mais à mes coureurs beaucoup de réussite pour leur nouvelle saison.
Propos recueillis par Alexis Rose le 5 décembre 2012.