Jérôme Cousin sur le Tour | © Jstartt
Pour commencer, quel plus beau souvenir gardes-tu de 2020 ?
L’année 2020 a été vraiment étrange avec cette épidémie qui est arrivée en début de saison. Il a fallu s’adapter, trouver des solutions pour pouvoir maintenir un niveau de performance et de motivation important. Je dirais que mes bons souvenirs ont été de retrouver l’équipe sur le stage en altitude après le premier confinement, et la reprise des compétitions. C’était vraiment agréable de se dire qu’on pouvait reprendre les courses, et également que tout le monde du vélo ait réussit à travailler main dans main afin de maintenir un calendrier aussi bien pour les coureurs que pour les spectateurs.
Longtemps lanterne rouge sur le Tour de France, tu as malheureusement dû quitter l’épreuve, faute de rentrer dans les délais. Une décision difficile, surtout pour un coureur comme toi, souvent à l’attaque. Comment as-tu vécu cette situation ?
C’est vrai que je me suis rapidement retrouvé dans les derniers du classement général. Dès le premier jour j’ai dû attendre Niccolo Bonifazio pour le ramener dans les délais. Ce n’est pas parti idéalement pour un classement général, mais pour un coureur comme moi ce n’est pas du tout ce que je vise. Je suis là pour aider mes leaders, partir à l’avant, tenter de me mettre en position pour gagner… Alors le classement général je ne le regarde pas, surtout sur le Tour.
Tu as réalisé beaucoup d’aventures en gravel, en bike-packing durant l’hiver. Quel est l’intérêt de cette activité, encore peu développée dans le monde pro ?
Yes ! J’ai réalisé deux petites aventures en bike-packing, la N2, route la plus longue d’Europe du Nord au Sud du Portugal, en 4 jours, ça faisait 200 kilomètres par jour environ. Puis j’ai également fait le GR La Via Algarviana en gravel en autonomie complète avec ma copine. J’ai profité de mon temps au Pays de Galles et en Angleterre pour faire un peu de gravel, c’était plus adapté aux conditions.
L’intérêt est clairement de varier les plaisirs, de faire du volume d’une autre manière. Quand on est cycliste professionnel, ce n’est pas un entraînement, mais un moyen de faire de l’endurance d’une autre manière. On ne peut pas s’entraîner uniquement en faisant du bike-packing, ce serait trop facile. Je le fais sur des périodes assez courtes, de 2 à 4 jours, ce qui permet de changer de routes, découvrir de nouvelles choses et de prendre du plaisir différemment sur le vélo.
Bike-packing de nuit | © Jérôme Cousin
Ta préparation hivernale se déroule comme tu le souhaites ? As-tu dû faire face à des pépins ?
Je suis satisfait de ma préparation hivernale pour le moment, j’ai pu faire tout ce que je voulais, mis à part peut-être des activités en salle comme de la musculation et de la natation. J’aime bien nager l’hiver mais ce n’était pas possible avec le covid. Sur le vélo j’ai réalisé ce que je souhaitais, je suis dans mes temps de passage, on a également pu retrouver toute l’équipe cet hiver, ce qui était vraiment agréable.
Tu viens de terminer un stage en Espagne avec ton équipe. Comment ça s’est passé ? Quelles étaient les thématiques de travail ?
On était dix jours en Espagne à Altéa, tout le monde était content de se retrouver. Au niveau de l’intégration tout s’est très bien passé, on a l’impression que les coureurs qui sont arrivés sont là depuis plus longtemps. J’ai senti qu’on était tous content de partir en stage, avec ce qui se passe aujourd’hui suite à la pandémie, avoir une vie de groupe à peu près normale pendant une dizaine de jours est très agréable.
On a travaillé en fonction de la reprise des compétitions et de la forme de chacun. On faisait souvent 3-4 groupes, avec des groupes de grimpeurs, de classiques, sprints… Chacun a travaillé ses qualités et sorti du stage avec une bonne forme. Le point le plus important est que tout le monde a hâte de reprendre la compétition et de courir ensemble sous le maillot du Team Total Direct Énergie.
Jérôme Cousin en bike-packing | © Jérôme Cousin
Tu vas attaquer ta 4ème saison consécutive chez Total Direct Énergie. Dans quel état d’esprit l’abordes-tu ? Quelles seront tes ambitions ?
C’est une équipe que je connais bien, j’ai été formé au Vendée U et j’ai fait 5 ans chez Europcar. Je me sens bien, je prends beaucoup de plaisir à partir en stages et en courses, à retrouver aussi bien les coureurs que tout le staff.
J’aborde cette quatrième saison très sereinement, j’ai envie de prendre du plaisir sur le vélo, d’être performant individuellement et d’amener nos leaders dans les meilleures conditions possibles. Je n’ai jamais gagné avec le Team Total Direct Energie. J’étais parvenu à le faire avec le maillot noir et jaune de Direct Énergie… A titre individuel j’ai vraiment envie de relever les bras !
Quel sera ton programme de courses pour le début de la saison ?
Je reprends la compétition fin Février en Drôme-Ardèche. Pour la suite c’est un petit peu en suspens, mon programme a déjà connu plusieurs changements. On va d’abord essayer d’arriver en forme à cette période-là, puis par la suite on verra comment se déroule le calendrier et qu’elle solution il faudra trouver pour être performant sur les différentes épreuves.
Par Maëlle Grossetête